« Nous, femmes iraniennes », sur Explore : pour que vivre libre ne soit plus un délit passible de mort

Partager


EXPLORE – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

Il y a deux ans, le 16 septembre 2022, la mort de la jeune Mahsa Amini, à Téhéran, pendant sa garde à vue pour avoir porté un voile mal ajusté – une apparence « pas assez islamique » aux yeux de la police des mœurs –, provoquait un mouvement de contestation inédit en Iran. Dès lors, des jeunes femmes ont enlevé ou brûlé leur voile en public, réclamant le droit de vivre comme elles l’entendent.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Iran, le régime s’acharne sur les femmes

Les réalisatrices Sabina Fedeli et Anna Migotto ont recueilli leurs témoignages, anonymement. Auxquels elles ont ajouté des images captées au smartphone, de femmes frappées, de mères pleurant un enfant tué par la police ou mort en prison ; de fêtes aussi, organisées clandestinement.

Elles ont également rencontré des enseignantes, réalisatrices, autrices de la génération précédente, qui ont connu la fin du régime du shah (de 1925 à 1979) puis la révolution islamique, la guerre Iran-Irak, et la fuite. Ainsi Azadeh Kian (née en 1958), sociologue, enseignante et universitaire aujourd’hui franco-iranienne, comme la comédienne Mina Kavani (Aucun ours, de Jafar Panahi en 2022, Argo, de Ben Affleck en 2012).

Sorti en septembre 2023, notamment au Canada, Nous, femmes iraniennes est désormais visible en France. Au-delà du courage et de l’optimisme admirable de ses participantes, il éclaire sous un jour différent la « question du voile ».

Signes d’un changement

« Personne ne sait comment Mahsa Amini a été tuée », assure la psychologue Nargess Eskandari-Grünberg, réfugiée en Allemagne à l’adolescence et ancienne maire de Francfort. Seule certitude, « on les tue tellement facilement », déplore Mahnaz Shirali, enseignante née en 1965 à Téhéran, pour qui, « en Iran, être jeune est un crime ». Un rappel historique interrompt le déroulé des témoignages pour décrire les évolutions radicales vécues par la population depuis la fin de règne du shah avec le retour en Iran de l’ayatollah Khomeyni, le 1er février 1979. La suite est chapitrée – « Le port du voile », « Génération Z », « Iran et Occident ».

Journaliste et autrice, arrivée en France à 10 ans, Sarah Doraghi prend soin de distinguer le port du voile obligatoire en Iran, où il est une « question politique », et le port du voile partout dans le monde, où il doit rester le choix de chacune. Elle souligne aussi le manque de réaction de l’Occident. Toutes, néanmoins, veulent voir des fissures apparaître dans le régime dictatorial, signes d’un changement qu’elles espèrent proche.

Un an plus tard toutefois, trois actrices iraniennes ont dû une fois encore fuir leur pays pour avoir joué dans le film de Mohammad Rasoulof, Les Graines du figuier sauvage (en salle le 18 septembre). De Berlin, où elles sont réfugiées, Mahsa Rostami, Niousha Akhshi et Setareh Maleki restent persuadées que « les femmes en Iran finiront par paralyser le pouvoir ».

Nous, femmes iraniennes, écrit et réalisé par Sabina Fedeli et Anna Migotto (Fr., 2023, 58 min). sur la plate-forme Explore.

Réutiliser ce contenu



#Nous #femmes #iraniennes #sur #Explore #pour #vivre #libre #soit #délit #passible #mort

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut