Un contrôle médical gênant, voire traumatisant. Dans certaines écoles japonaises, garçons et filles doivent se dévêtir jusqu’à la taille lors d’un examen de santé annuel obligatoire, instauré dans les années d’après-guerre pour veiller à la bonne santé des plus jeunes. Mais ces dernières années, la grogne monte l’examen intrusif.
« Avant l’examen, notre professeur nous a dit que nous devions relever nos hauts et notre soutien-gorge… Je ne voulais pas le faire mais je ne pouvais pas dire non », explique une jeune adolescente de 13 ans au Guardian.
Des règles fixées par les conseils d’éducation locaux
Ce sont les conseils d’éducation locaux qui décident en collaboration avec les professionnels de santé des règles à suivre. Certaines écoles exigent que les enfants gardent leurs vêtements, quand d’autres insistent pour qu’ils déshabillent. Mais certains médecins se montrent réfractaires à l’idée de changer la procédure, estimant qu’il n’est pas possible d’examiner un enfant habillé.
Il n’existe pas de politique unifiée en la matière. Le ministère de l’Éducation a publié en janvier un avis demandant aux conseils nationaux de l’éducation de ne pas forcer les élèves à se dévêtir jusqu’à la taille si cela n’interfère pas avec l’examen, rappelle le journal japonais The Mainishi. L’avis précise que « les vêtements de sport ou les sous-vêtements peuvent être relevés pour une inspection visuelle et tactile ou pour l’utilisation d’un stéthoscope si nécessaire ». Des explications détaillées doivent être fournies dans de tels cas.
« C’est horrible pour elles de devoir se déshabiller devant des inconnus »
D’après un sondage réalisé auprès d’élèves de collège âgés de 12 à 18 ans, 95,5 % se déclarent mécontents de devoir se déshabiller, rapporte encore le Guardian. « Les examens de santé peuvent avoir de graves répercussions sur les enfants, explique Akiyo Tanaka, conseillère municipale de Nishinomiya. Certains d’entre eux continuent à subir des traumatismes à l’âge adulte. »
Pour les parents aussi, l’examen médical à moitié nu ne passe pas. « Les filles de l’âge de ma fille (13 ans) ont honte de parler de leur corps à leurs propres parents. Vous pouvez donc imaginer à quel point c’est horrible pour elles de devoir se déshabiller devant des inconnus », explique Chiyoko Suda.
Certaines viles comme Kyoto ont modifié leur politique en faisant du port des sous-vêtements la règle lors des visites médicales. D’autres écoles ont suivi le mouvement, mais la problématique demeure dans de nombreuses autres.
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