Natalie Rastoin, une nouvelle présidente pour un autre théâtre du Châtelet

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Sa nomination en tant que présidente du Conseil d’administration du théâtre parisien signe un virage important dans la politique de cette institution phare de la ville de Paris.

Conseil, communication, stratégie de marques: Natalie Rastoin, la nouvelle présidente du conseil d’Administration du Châtelet, fondatrice du cabinet Polytane, senior advisor de Little Wing, et naguère présidente de l’agence Ogilvy signe un nouveau départ pour le Châtelet. Son prédécesseur Xavier Couture avait nourri pour la ville de Paris des ambitions magnifiques. Il avait eu l’ambition de réunir Théâtre de la Ville Sarah Bernhardt et théâtre du Châtelet autour d’une place des théâtres. 

Paris aurait eu l’équivalent du Lincoln Center à New York. Ce modèle emblématique d’un lieu fort dédié au spectacle vivant a beaucoup impressionné. Il avait inspiré à Valéry Giscard D’Estaing le projet de la Cité de la musique à la Villette. Xavier Couture avait voulu le conjuguer sur un mode différent au centre même de Paris, dans ces deux théâtres de l’architecte Davioud qui s’étaient cachés l’un de l’autre et vécus en rivaux pendant ces cinquante dernières années. Les récents travaux de restauration leur avaient rendu leur splendeur et leur dialogue. Les grandes fenêtres du théâtre de la Ville réouvert l’an dernier regardaient désormais le Châtelet. Au même moment, Xavier Couture, initialement président du Théâtre de la Ville, tenait aussi la présidence du Châtelet. Tout était en place pour que Paris devienne la place forte du spectacle vivant, avec des projets innovants et internationaux. 

Las! Malgré les efforts de Xavier Couture -redevenu le président du Théâtre de la Ville- et les promesses d’Anne Hidalgo, maire de Paris, les deux théâtres n’ont jamais pu être réunis. Sans doute ses deux directeurs titulaires n’étaient pas faits pour s’entendre. Comment accorder deux metteurs en scène aussi différents? Au Châtelet, Olivier Py, directeur sortant du festival d’Avignon, seigneur tout en postures et en fragilités. Au théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy Mota, directeur montant, hyperactif tout en ambition et en conquête. Deux egos, deux mondes, deux visions inconciliables. Deux théâtres aussi aux antipodes, le Châtelet supposé être un théâtre de production, plus lyrique avec ses dorures et ses salaires supérieurs à ceux du théâtre de la Ville, qui produit ou coproduit certains spectacles et programme un nombre de représentations énormément supérieur à celui du Châtelet. 

Ce dernier théâtre possédait en outre un important déficit hérité de plusieurs directions malheureuses, celles qui ont succédé à Jean-Luc Choplin. Aujourd’hui, ce déficit ne court plus, comblé par la vente des locaux où étaient installés les ateliers du Châtelet. Reste à savoir si ce nouveau Châtelet pourra tenir son cap sans creuser un nouveau déficit. L’année sera décisive qui mettra à l’épreuve la saison programmée par Olivier Py. D’ores et déjà, la nouvelle mouture des Misérables  à l’affiche pour les fêtes, du 20 novembre au 2 janvier, s’annonce comme un triomphe. Le reste est plus incertain, notamment les productions lyriques. Orlando ou Peer Gynt réussiront-ils à remplir cette salle de 2000 personnes? Sur le site du Châtelet, dûment perruquée et maquillée Miss Knife, le nom d’Olivier Py en créature de cabaret, joue les assistantes virtuelles. Ce qui présage d’un certain goût de l’aventure. Réjouissons-nous!



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