Mort de Caterina Valente, ambassadrice de la chanson française dans le monde

Tout au long de sa carrière, elle a été considérée, dans l’univers de la chanson, comme l’une des plus belles voix du monde et une artiste capable de mêler le chant, la danse et la comédie. Caterina Valente, disparue cette semaine à l’âge de 93 ans, s’était retirée à Lugano où elle vivait avec ses deux fils, après s’être éloignée, voici 20 ans, de scènes internationales où elle a triomphé pendant un demi-siècle. 

Née en Italie, à San Biagio Saracinisco, entre Rome et Naples, elle grandit dans une famille du spectacle entre Giuseppe, un père accordéoniste, Maria une mère écuyère, funambule, jongleuse et clown dans le cirque de Grock. Son grand-père s’est également illustré en mettant en scène les spectacles de Fregoli, un ventriloque devenu le premier et le plus célèbre des transformistes. 

Caterina apprend la musique et la danse dès ses très jeunes années. Elle débute sur scène à 5 ans, à Strasbourg, avec sa mère et son père, en les accompagnant à la guitare. Elle enregistre, en 1953 ,son premier disque, en Allemagne, Istambul. Il connaît un grand succès . L’année suivante, elle interprète une adaptation de I love Paris dans la langue de Goethe. Le 78 tours pulvérise tous les records de vente depuis la fin de la guerre. Elle commence à se produire accompagnée par de grands orchestres, et joue dans des opérettes. Amoureuse de Paris au temps où , dans le monde entier, elle est encore considérée comme «la ville lumière», elle décide de tenter sa chance en France. Son répertoire inspiré par les rythmes sud américains, lui permet de commencer à se faire une place entre Dalida et Gloria Lasso, alors débutantes. Elle devient à l’écran, la partenaire d’un autre jeune talent, Gilbert Bécaud . Ils se partagent l’affiche de Casino de Paris, un film réalisé en 1957 par André Hunebelle. 

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Princesse de la bossa-nova

Parallèlement, elle se rend aux États-Unis où ses apparitions à la télévision lui valent une notoriété immédiate. Au milieu des années 60, elle participe régulièrement au Dean Martin Show, suivi sur la chaîne NBC par des millions d’Américains. Le crooner fait partie de ses inconditionnels et l’engage le plus souvent possible. Elle fait ainsi découvrir aux téléspectateurs d’outre-atlantique, la bossa-nova. 

Cela lui vaut une reconnaissance publique, mais aussi professionnelle. Tout au long de sa carrière, elle va enregistrer ou se produire avec, entre autres, Ella Fitzgerald, Bing Crosby, Danny Kaye et même Bill Haley. Dans la liste de ceux qui l’ont accompagnée, figurent Louis Amstrong, Benny Goodman, Chet Baker et Michel Legrand. Sa notoriété s’étend à d’autres pays, elle va chanter dans une douzaine de langues avec un répertoire où figurent Soleil lève toi, son plus grand succès en France, mais aussi des couplets crées par Charles Trenet, les Beatles ou Melina Mercouri, ainsi que des twists et des madisons. Elle voue néanmoins une affection particulière à notre pays dont elle devient une ambassadrice de notre chanson dans le monde .Elle va ainsi demander et obtenir la nationalité française. Entre 1959 et 1972, elle est régulièrement à l’affiche de l’Olympia. Elle retrouve ainsi Paulette Coquatrix, devenue sa meilleure amie. 
En l’an 2000, en Italie, elle est sacrée « Impératrice de toutes les musiques » et deux ans plus tard, l’Allemagne lui remet un prix pour l’ensemble d’une carrière au cours de laquelle elle a enregistré et interprété sur scène plus. 1500 chansons . À son palmarès figurent également un millier d’apparitions sur les chaînes de télévision. Avec une discrétion et une modestie qui font aussi partie de sa légende.