Michaela DePrince, une rare danseuse étoile noire de ce niveau, orpheline de la guerre civile en Sierra Leone et adoptée par une famille aux États-Unis, est décédée à l’âge de 29 ans, a annoncé son entourage sur Instagram vendredi 13 septembre. La cause de son décès n’a pas été dévoilée.
« C’est avec le cœur lourd que nous apprenons la mort de la ballerine vedette Michaela Mabinty DePrince, dont le talent artistique a touché d’innombrables cœurs et dont l’esprit en a inspiré tant d’autres, laissant une marque indélébile sur le monde du ballet et bien au-delà », est-il écrit sur le compte Instagram de l’artiste, signé « équipe MDP » avec une photo de la jeune femme et son âge.
Le corps du ballet de Boston a également rendu hommage à sa danseuse en faisant part sur Instagram de son « amour et soutien à la famille de Michaela Mabinty DePrince (…) une personne magnifique, une danseuse merveilleuse et qui nous manquera à toutes et tous ».
Elle s’est produite avec Beyoncé
Michaela DePrince « était entrée dans l’histoire » en devenant la plus jeune première danseuse du Dance Theatre de Harlem, à New York, avant de rejoindre les Pays-Bas pour danser avec le ballet national néerlandais, puis de donner un élan à sa carrière avec le ballet de Boston en retournant aux États-Unis, où ses performances ont continué de captiver le public. Au Boston Ballet, elle expliquait aux journalistes comment les danseurs noirs qui l’ont précédée l’ont aidée à se motiver malgré le racisme dont elle a été victime.
La jeune femme a été révélée aux yeux du grand public après avoir été dans le documentaire « Le concours de danse » de Bess Kargman, sorti en 2012, qui suit six jeunes danseurs se préparant pour le Youth America Grand Prix, à New York. Elle s’est également fait remarquer après avoir fait une apparition dans l’album visuel de Beyoncé « Lemonade » et pour sa performance dans la version américaine de « Danse avec les stars ».
En mars 2018, Madonna avait annoncé la réalisation d’un long métrage inspiré de l’histoire de Michaela DePrince. Le film, qui n’a jamais vu le jour, devait être adapté de son livre autobiographique de 2014 « Taking Flight », dans lequel elle raconte son parcours inspirant de résilience et de triomphe.
Atteinte du vitiligo
Née Mabinty Bangura, au Sierra Leone, Michaela DePrince a été envoyée dans un orphelinat à l’âge de trois ans suite à la mort de ses deux parents pendant la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1991 et 2002. Atteinte du vitiligo (NDLR : une maladie provoquant une dépigmentation de la peau), elle a été victime de maltraitance et de malnutrition. « Nous étions classées par numéros, et le numéro 27 était le moins apprécié et c’était mon numéro, donc j’avais le moins de nourriture, le moins de vêtements etc. », déclarait-elle à Associated Press en 2012.
Après une année passée dans cet orphelinat, elle a été adoptée par un couple d’Américains jusqu’à devenir danseuse professionnelle. Malgré son succès, celle qui a passé une grande partie de sa carrière à promouvoir l’inclusion des danseurs noirs dans le ballet n’a jamais oublié son enfance. C’est pourquoi elle était devenue une humanitaire et avait toujours exprimé son souhait d’ouvrir une école de danse et d’arts au Sierra Leone.
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