« Il symbolisait l’espoir et la force ». C’est ainsi que Talal Murad décrit Medo Halimy, son ami de 19 ans décédé lundi 26 août après avoir été touché par des éclats d’obus provenant d’une frappe aérienne israélienne sur la ville de Khan Younis, dans le sud de Gaza.
« Nous avons tout fait ensemble, nous avons ri, nous avons pleuré, nous avons marché pendant des heures sans interruption, nous avons dirigé une entreprise ensemble, mais malheureusement nous ne sommes pas morts ensemble », a-t-il poursuivi dans son message Instagram pour lui rendre hommage. Alors qu’il se rendait comme souvent au cybercafé avec son ami, qui est en fait une tente avec wi-fi où les Palestiniens déplacés peuvent se connecter au monde extérieur, Talal Murad raconte avoir vu « un éclair venant d’au-dessus de ma tête suivi d’une explosion ».
Selon AP News, les débris de l’explosion ont blessé Medo Halimy à la tête, qui a été transporté à l’hôpital en ambulance quelques minutes plus tard, avant de succomber de ses blessures au bout de quelques heures, à l’hôpital Nasser de Khan Younès.
Il montrait son quotidien sous une tente
« Laissez-moi vous montrer à quoi ressemble un jour dans ma vie », racontait le jeune homme dans sa dernière vidéo qui cumule plus de 4,5 millions de vues. Dans celle-ci, on le voit notamment travailler sur des « projets secrets », se rendre chez le coiffeur ou encore enregistré des vidéos pour ses abonnés.
Celui qui vivait sous une tente depuis six mois indiquait également vouloir retourner aux États-Unis pour aller à l’université « et faire de la psychologie ». Malgré un quotidien très dangereux, Medo faisait tout pour montrer les rares instants de joie de son quotidien, au plus grand bonheur de ses abonnés, notamment à travers des vidéos où il jardinait, une activité qu’il prévoyait de faire chaque jour « jusqu’à la fin du génocide ».
Plus généralement, à travers ses vidéos, Medo Halimy montrait son quotidien sous une tente à al-Mawasi, une enclave du sud de la bande de Gaza où des centaines de réfugiés ayant fui les bombardements vivent depuis quelques mois. Il racontait notamment s’être échappé de la ville de Gaza, puis de Khan Younès, avec ses parents, ses frères et sa sœur.
« Il a été emporté trop tôt »
Son décès a provoqué une vague d’émotion auprès de ses proches, mais aussi sur les réseaux sociaux. « Tous ceux qui connaissaient Medo l’aimaient. Il a laissé une belle impression à tout le monde », a déclaré sa sœur Rahaf sur Instagram vendredi, dont la famille est « dans un état de grand choc ». « Il avait de nombreux amis dans le monde entier. Tout le monde est affecté par la mort de Medo », a-t-elle ajouté.
« Il était destiné à la grandeur, mais il a été emporté trop tôt », a déclaré Heba al-Sadi, qui l’avait rencontré lors d’un programme d’échange d’une année au Texas. En commentaires sous ses vidéos publiées sur TikTok et Instagram en commentaires, où il avait également plus de 100 000 abonnés, de très nombreux abonnés lui ont également rendu hommage comme s’ils avaient perdu un ami proche.
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