Max Mara, le manteau sous toutes ses coutures

Partager


Convoité par les élégantes et les femmes de pouvoir de Londres à Tokyo et de New York à Paris, le pardessus star de la marque est confectionné à la main à Reggio Emilia, au cœur de l’Italie. Avec un soin et une attention aux détails qui lui confèrent un statut à part.

La précision n’est pas l’apanage des joailliers ou des maisons horlogères. D’un geste sûr mais attentif, Giulia place avec exactitude sur la table de coupe la juste mesure de tissu. Ici, du cachemire infiniment soyeux, issu des meilleures filières d’élevage et tissé avec soin en Italie. Une prochaine fois, ce sera sans doute de l’alpaga ou du poil de chameau, l’étoffe fétiche de la maison. Son mouvement, à la fois vif et mesuré, prouve que Giulia connaît parfaitement son affaire. Après plus de vingt ans de pratique à la Manifattura di San Maurizio, elle peut ajuster la position de la lame de coupe d’un simple coup d’œil. Une règle carrée à la graduation millimétrique et à la simplicité ancestrale ne viendra pas la démentir. Souriante et silencieuse, concentrée et vêtue d’une blouse blanche, comme ses 240 collègues, Giulia n’a pas seulement l’amour du travail bien fait, mais aussi le respect de la matière première naturelle.

» Découvrez l’intégralité de F, Art de vivre

Sur chaque pièce, on retrouve les initiales M formées par les coutures.
sdp

D’un poste de travail à l’autre, les pièces composant le vêtement sont portées sur des chevalets à roulettes, en forme de cheval d’arçons, pour les maintenir bien à plat. C’est la première opération de la construction du 101801, l’ambassadeur des manteaux Max Mara, dont les manches kimono, la longue ceinture ou la double poitrine ont été imaginés par Anne-Marie Beretta en 1981 et adoptés depuis par de nombreuses femmes élégantes et actives. Plus de 70 autres interventions vont suivre, sans compter les étapes de contrôle, au fil des différents postes de travail, agencés de manière linéaire au sein du vaste local de plain-pied de 10 000 m².

«L’atelier est organisé pour suivre la logique des différentes étapes de la fabrication. Tout commence par le stock des tissus, puis les postes de découpe employant des machines très modernes, la salle de couture où sont assemblées les différentes pièces ou encore les établis servant à percer les poches, repasser, coudre les boutons… Toutes ces phases sont effectuées à la main. La machine n’est là que pour seconder l’artisan», explique Alessandro Bianchi, directeur de ce site construit en 1988.

DES DÉTAILS INSPIRÉS DE LA HAUTE COUTURE FRANÇAISE

La ligne de production de Max Mara occupe un vaste espace de 10 000 m2.
sdp

À l’époque, en pleine vague de désindustrialisation du prêt-à-porter italien, cette usine moderne et fonctionnaliste semblait un projet utopiste. Visionnaire aurait été un meilleur adjectif, car elle est depuis l’un des atouts de l’entreprise familiale, créée par Achille Maramotti en 1951, pour maîtriser son outil de production. Postes de travail adaptables en hauteur pour les tâches accomplies debout, contrôle de l’air ambiant, aussi bien pour la température que pour l’humidité, mécanisation de l’acheminement des vêtements montés grâce à un rail courant au plafond: tout est fait pour assurer les meilleures conditions de travail. Une fibre humaniste qui va de pair avec l’exigence de qualité des pièces produites. Aucun détail n’est négligé.

Au contraire. La souplesse et la robustesse des coutures, par exemple, font l’objet d’incessantes recherches. Dans la progression de la fabrication, parmi les nombreuses références proposées par les neuf marques du groupe Max Mara, les pièces de la collection Atelier concentrent particulièrement l’attention.

Grâce à d’infimes détails raffinés, chaque manteau est un luxe pour soi, un Lusso Privatocomme disent les Italiens

Un système de rail permet de livrer les vêtements aux postes de travail.
sdp

«Cette année, nous nous sommes tournés vers un jeune designer en lui demandant de faire un voyage à travers l’histoire de Max Mara, dont les premiers manteaux ont été introduits dans la collection automne/hiver 1957-1958. M. Maramotti, qui avait toujours un œil sur les créations de la haute couture française, a alors décidé de transformer un vêtement épaulé typiquement masculin pour l’adapter au goût féminin. Ce regard sur la couture, c’est-à-dire sur ce qui est fait à la main, se traduit dans les 15 modèles de manteaux proposés par la gamme Atelier. Les détails sont très soignés, avec de nombreuses particularités qu’il faut savoir découvrir et comprendre», assure Laura Lusuardi, qui veille sur le patrimoine et le style de la maison italienne, en détaillant les métamorphoses des pardessus. Ils deviennent redingote, caban ou trench-coat. Le manteau «Monsieur» se veut «très français et évoque le blazer».

Les coupons d’étoffe sont transportés sur des chevalets pour éviter tout faux pli.
sdp

Sur chaque pièce, une touche de rouge quelque part. Passepoil d’une poche ou ganse d’une boutonnière. Rien d’ostentatoire ni de banal. Ici ou là, comme sur le revers du col, la couture forme le double M du monogramme maison. La doublure spécifique est en satin de couleur bronze. Un lusso privato (un luxe pour soi) assure la gardienne de l’âme de Max Mara en soupesant avec volupté la manche d’un manteau, tandis que l’air du soir se fait un peu moins brûlant en cette soirée d’été. Il est temps de prendre un apéritif en grignotant des erbazzone avant de commander les cappeletti les plus petits possibles. Ils seront bien sûr accompagnés de parmesan, l’autre emblème mondialement connu de Reggio Emilia.



#Max #Mara #manteau #sous #toutes #ses #coutures

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut