« Destitution ! », « Où est mon vote ? », « Déni de démocratie »… Samedi, environ 110 000 personnes ont manifesté dans toute la France, dont 26 000 à Paris, à l’appel de la gauche contre la nomination de Michel Barnier à Matignon, selon la préfecture. Plus tôt dans l’après-midi, les organisateurs avaient revendiqué 300 000 manifestants en France dont 160 000 à Paris.
Le cortège parisien de cette manifestation, baptisée par ses organisateurs « contre le coup de force d’Emmanuel Macron », s’est élancé de la place de la Bastille aux alentours de 14h30. Les manifestants exprimaient leur colère contre Emmanuel Macron et sa décision de nommer Michel Barnier, 73 ans, membre des Républicains, au lieu de Lucie Castets, candidate choisie par le Nouveau Front populaire. L’alliance de gauche était en effet arrivée en tête des législatives anticipées, avec 193 députés à l’Assemblée nationale, mais aucun groupe politique n’avait réussi à obtenir la majorité absolue, plongeant le pays dans une crise politique inédite.
Quelque 150 mobilisations étaient prévues dans toute la France au cours de cette journée, qui avait été annoncée fin août par deux syndicats d’étudiants et de lycéens, puis reprise en main par La France insoumise.
« La démocratie, ce n’est pas seulement l’art d’accepter d’avoir gagné, c’est aussi l’humilité d’accepter de perdre », a ainsi lancé le patriarche Insoumis Jean-Luc Mélenchon à l’adresse d’Emmanuel Macron, juché sur un camion dans le cortège parisien. « Il n’y aura pas de pause, je vous appelle à une bataille de longue durée », a-t-il également lancé à la foule.
Près de 5 000 personnes à Rennes
À Nantes, la manifestation a rassemblé entre 2 500 selon la préfecture et 8 000 participants selon les organisateurs. À Rennes, la manifestation a réuni dans le calme, 4 800 personnes.
À l’autre bout de la France, l’affluence était moindre à Nice. Dans un département où RN, LR et les listes d’union Ciotti-RN se partagent l’ensemble des neuf circonscriptions, de 900 à 1 000 personnes selon les sources ont manifesté derrière la banderole « Défendons notre démocratie ».
À Marseille, la manifestation a réuni entre 3 500 (police) et 12 000 personnes (organisateurs) à l’appel des organisations syndicales de jeunesse, du PCF, de LFI et de la CGT 13.
Premier déplacement pour Barnier
Un premier week-end agité pour le nouveau locataire de Matignon, qui réalisait son premier déplacement en tant que Premier ministre à l’hôpital Necker (XVe arrondissement), à quelques kilomètres du cortège dans la capitale. Michel Barnier a échangé avec plusieurs soignants, promettant d’être « attentif » à « la situation des agents et de la santé publique », tout en reconnaissant que son gouvernement « ne va pas faire de miracle ».
Dans la matinée, il avait reçu l’ex-Première ministre Élisabeth Borne, avant de déjeuner à l’Assemblée nationale avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. En jeu, la composition du futur gouvernement mais aussi l’élaboration de sa feuille de route pour les prochaines semaines. Un exercice hautement périlleux au vu de la fragmentation de l’Assemblée nationale.
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