Manger des aliments avec un mauvais Nutri-Score augmente le risque de maladies cardiovasculaires

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La finalité du logo, apposé sur la face avant des emballages, est d’informer d’un simple coup d’œil les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments et leur permettre de les comparer.
Markus Mainka / Markus Mainka – stock.adobe.com

Alors qu’en Europe, la bataille pour l’adoption obligatoire de ce logo nutritionnel fait rage, une nouvelle étude vient ajouter des éléments en sa faveur.

Cela semble trivial, mais encore fallait-il le prouver. Consommer des aliments avec un mauvais Nutri-Score est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires, en particulier d’infarctus et d’AVC. C’est ce que montre une nouvelle étude publiée mercredi par une équipe française dans une revue du Lancet . Les auteurs rappellent qu’une mauvaise alimentation est le deuxième facteur de risque de maladies cardiovasculaires, et qu’elle est à l’origine de 30 % des décès liés à ces mêmes pathologies.

Mis en place en 2017 en France, le Nutri-Score est un logo qui permet de jauger en un coup d’œil la qualité nutritionnelle des produits. Développé en toute indépendance des industriels par des scientifiques de l’Inserm, il comporte 5 catégories : de A, en vert (bonne qualité nutritionnelle), à E, en rouge (qualité nutritionnelle moindre). Objectif : orienter les consommateurs vers une alimentation plus saine, à l’heure où l’épidémie d’obésité augmente et où les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en Europe de l’ouest. 

Au total, un peu plus de 345 000 personnes résidant dans sept pays européens ont été inclus dans l’étude. Entre 1992 et 2010, 16 214 d’entre elles ont développé une maladie cardiovasculaire (dont 6565 un infarctus du myocarde et 6245 un AVC). Sur la même période, les participants ont rempli des questionnaires sur leurs habitudes de vie, notamment sur leur alimentation. « Le produit et la marque n’étaient pas enregistrés spécifiquement, on est donc sur une logique d’aliment « moyen », qui est néanmoins capable de rendre compte des différences de composition nutritionnelle entre aliments et des différences de consommation entre individus », explique Mélanie Deschasaux, chargée de recherche à l’Inserm et coauteure de l’étude. 

De cette manière, un classement Nutri-Score a été attribué à chaque aliment consommé. Il est apparu que les participants consommant davantage d’aliments moins bien notés présentaient un risque accru de maladies cardiovasculaires. Un résultat qui vient confirmer ceux déjà obtenus. « De précédentes études en France ayant eu recours à des questionnaires alimentaires plus détaillés – notamment la cohorte NutriNet-Santé qui collecte plus de détails sur les produits/marques – ont également observé cette association », précise au Figaro Mélanie Deschasaux.

Nouvelles règles de calcul

La particularité de cette étude est qu’elle prend en compte un nouveau Nutri-Score développé cette année, qui pénalise davantage le sucre, le sel, les mauvaises graisses ou encore l’absence de fibres. « L’intérêt de cette étude en particulier est d’avoir utilisé le nouvel algorithme 2024 du Nutri-Score et de porter sur une large cohorte européenne », souligne la scientifique de l’Inserm. Les nouvelles règles sont entrées en vigueur en janvier, mais les fabricants ont obtenu un délai de deux ans pour le faire figurer sur leurs emballages. Les nouvelles étiquettes sont attendues dans les prochains mois, après l’écoulement des stocks affichant l’ancien logo. 

Pour les chercheurs, ces résultats constituent un argument de plus en faveur de l’adoption obligatoire de ce logo nutritionnel en Europe. Pour le moment, les industriels ont le choix de l’afficher ou non. En mars dernier, une autre étude avait montré que ce logo avait forcé les industriels à améliorer leurs recettes. 



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