À Reims l’expérimentation de la tenue unique a commencé en cette rentrée scolaire 2024 dans cinq écoles rémoises. Cartable sur le dos, Vadim a le sourire aux lèvres, il avance fièrement vêtu de son nouvel uniforme. Il est 8h20, la grille de l’école Sculpteurs Jacques vient d’ouvrir. En ce jeudi maussade et frais, Vadim a opté pour le polo et le sweat marine avec son écusson brodé à l’effigie de la Ville de Reims. « Je me sens bien dedans », acquiesce l’élève de CE1. À ses côtés, Yana, sa maman se réjouit de cette expérimentation : « Je trouve ça sobre et simple, je pense que c’est bien car ça va gommer les différences. »
Sur chaque vêtement distribué aux familles, lundi dernier, figure le blason aux couleurs de la ville imaginé en concertation avec les élèves. Ce dernier représente la silhouette de la Victoire ailée de la fontaine Subé sur fond de fleurs de lys. Chaque enfant a reçu le kit de départ avec 5 polos gris, deux pulls et deux sweats bleu. Le tout financé par la Ville et l’État. Jupe ou pantalon : les élèves ont encore le choix. La Ville n’a pas souhaité imposer une tenue intégrale. Et pour les maternelles, deux blouses ont été fournies aux élèves comme Anna, âgée de 4 ans, qui tient fermement la main d’Elyse, sa maman. « Moi-même j’ai été victime de harcèlement à l’école. C’est une bonne chose car ça peut éviter les discriminations. Tous les enfants sont habillés de la même façon grâce à cet uniforme ».
« Ça peut annuler les différences sociales »
Pour d’autres c’est aussi la fin du casse-tête pour s’habiller comme l’explique Lou-Marieme, 7 ans. « C’est plus facile et le pull est tout doux, c’est agréable… J’aime bien la broderie. En plus, maintenant on est tous pareils ». Pour accessoiriser, sa maman a pensé aux barrettes rose et bleu dans les cheveux. « C’est le seul détail de couleurs qu’elle s’est autorisé même s’ils ont le choix pour le bas. Au départ je n’étais ni pour, ni contre. On va voir sur le long terme si ça peut créer une certaine cohésion dans l’école ».
Désormais obligatoire, le port de cette tenue va être évalué durant l’année scolaire. Le maire de Reims Arnaud Robinet attend de « se faire une idée » sur cette expérimentation qui se déroule dans 5 écoles de la ville qui reflète la diversité rémoise. Au total, 850 élèves de la petite section au cm2 sont concernés. « L’uniforme ne résoudra pas tous les problèmes mais ça peut annuler les différences sociales et créer un sentiment d’appartenance. C’est un outil supplémentaire parmi tant d’autres. », avance l’élu. Rendez-vous dans quelques mois pour voir si l’uniforme tient toutes ses promesses. Texte
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