Joyau de verdure exotique niché en plein cœur de l’île de Batz (Finistère), unique en Europe, voire au monde, le jardin Delaselle, fascine depuis sa création, en 1897. Mais il avait plus récemment ému, au lendemain de l’ouragan Ciaran, qui, avec des rafales à 195 km/h, a dévasté 70 % de sa surface. La barrière boisée protégeant des vents ce jardin de 2,5 ha, comptait plus de 1 700 espèces originaires de tous les continents dont des espèces protégées rarissimes. Une catastrophe d’autant plus dramatique qu’un chantier de réhabilitation d’ampleur à 2 millions d’euros venait d’y être mené durant l’année 2023…
L’appel à l’aide porté par les salariés, l’association – anciennement gestionnaire – Les Amis du Jardin Georges Delaselle, les citoyens et les élus, avait fortement sensibilisé. À tel point que la Fondation du Patrimoine s’est penchée sur le sujet… et que le Loto du Patrimoine a choisi ce petit coin de paradis perdu comme lauréat finistérien pour l’année 2024. Une véritable chance, sachant que, parmi les sites retenus par la Fondation, seulement 3 % sont des parcs ou des jardins.
« Une des premières estimations du coût global des travaux à effectuer était de 600 000 € », glisse Jacques Edern, président de Haut-Léon Communauté chargé du jardin Delaselle, propriété du Conservatoire du littoral. « Une somme difficile à financer pour la collectivité, explique-t-il. Les subventions, la fondation Crédit Agricole, les Amis du Jardin, la Fondation du patrimoine et le Fonds Ciaran géré par l’État nous ont aidés… Mais il manquait encore beaucoup pour pouvoir le sauver. »
Sans arbres ni dunes pour le protéger
Le fait d’être lauréat, selon l’élu, « apportera la partie du budget qu’il manquait et permettra de pérenniser la restauration du jardin ». « Notre problème aujourd’hui, ajoute-t-il, est de protéger une nouvelle partie du jardin : les arbres qui l’entouraient et le protégeaient ont en grande partie disparu et il n’y a plus de protection dunaire. Il nous faut trouver des palliatifs à ce manque d’arbre, et effectuer des travaux de terrassement… »
En attendant, Jacques Edern voit dans la bonne surprise du Loto du patrimoine une « très belle reconnaissance pour le travail des salariés et de l’association. Celui qu’ils ont accompli depuis la tempête est titanesque… »
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