LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine, on vous raconte le destin inédit d’un titre de Freddie Mercury, on franchit les portes d’un foyer d’accueil d’urgence pour enfants, à Caen, on écoute les souvenirs d’anciens lycéens des quartiers nord de Marseille et on redécouvre l’histoire de l’unité nazie derrière les massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane, en juin 1944.
« We Are the Champions », de Queen, incontournable des stades
Comment We Are the Champions, du groupe britannique Queen, sorti en 1977, écrit et interprété par Freddie Mercury (1946-1991), a-t-il conquis les stades du monde entier ? La question tombe à pic, en ce début des Jeux olympiques de Paris. Pour y répondre, le réalisateur autrichien Hannes Rossacher a adopté une forme classique, juxtaposant des archives d’entretiens des membres du groupe, des bribes de concerts et quelques documents rares – photographies ou séances d’enregistrement –, fournis par les intervenants, en tête desquels Peter Hince, « roadie » (machiniste lors des tournées) de Queen durant onze ans. Le batteur Roger Taylor et le guitariste Brian May sont également présents.
Leurs souvenirs concordent sur l’événement déclencheur de We Are the Champions : la fin d’un concert à Stafford (Angleterre), qui va pousser Mercury à écrire une chanson sur le football, alors qu’au mieux il n’y connaît rien et, au pire, il déteste. Elle va aussi inspirer une chanson à Brian May, We Will Rock You. Toutes deux sortent sur le même album (News of the World, octobre 1977). Le documentaire bifurque dès lors sur l’histoire de We Will Rock You, ouvrant la voie aux digressions en tout genre. Jusqu’à la mort du chanteur, le 24 novembre 1991, qui marque le début de toutes les récupérations. Restent les images furtives, magnifiques, de Freddie Mercury sur scène, inégalable. C. Pa.
Queen, “We Are the Champions”, de Hannes Rossacher (All., 2024, 52 min). Disponible sur Arte.tv jusqu’au 7 juillet 2027.
« En nous », d’ex-lycéens du nord de Marseille se souviennent
Pour pouvoir quitter les zones d’éducation prioritaires (ZEP), il faut combattre : voilà ce que les anciens enfants des quartiers nord de Marseille ont à dire. Filmés pour la première fois par Régis Sauder dans leur lycée Denis-Diderot, il y a plus de dix ans, en 2011, ils ont aujourd’hui, pour la plupart, quitté le noyau familial. Ce documentaire, qui les a suivis, répond à celui de la dernière décennie, Nous, princesses de Clèves (2011).
Leur ancienne professeure, qui n’est pas nommée dans le film, fait la narration de leur vie. Elle a vu des milliers de visages, de voix, d’écritures, d’épreuves et se dit aujourd’hui « amère face aux institutions qui échouent à valoriser tous ces élèves ». Parmi eux, Virginie, qui a dû lutter contre les préjugés et le racisme pour travailler aujourd’hui dans un laboratoire.
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