« Les Ogres » de Victor Castanet : la Fédération des entreprises de crèches dénonce « les pratiques scandaleuses » de « People&Baby »

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Après son livre « Les Fossoyeurs », qui avait révélé en 2022 les défaillances des maisons de retraite privées du réseau Orpea, le journaliste Victor Castanet doit publier ce mercredi une nouvelle enquête sur le secteur des crèches. Le livre, appelé « Les Ogres » (éd. Flammarion), n’est pas encore paru, mais la diffusion d’extraits accablant le groupe privé « People&Baby », a d’ores et déjà poussé la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), elle-même mise en défaut par l’enquête, à désavouer ce lundi le groupe, accusé, entre autres, de maltraitance sur les enfants.

« Comme beaucoup, nous avons lu avec indignation les extraits des Ogres qui mettent en lumière des faits de maltraitance à l’encontre de jeunes enfants. Nous condamnons avec la plus vive fermeté les pratiques scandaleuses révélées qui méprisent les valeurs de notre profession et l’intérêt supérieur des enfants accueillis », écrit le lobby des crèches privées dans un communiqué publié sur son site Internet.

La FFEC se met à la disposition de la justice

La Fédération rappelle « que People&Baby, au centre de cette enquête journalistique, n’est plus membre de la FFEC depuis 2011 » pour manquements à la charte éthique de la Fédération, et ajoute que sa réadhésion a été refusée « à l’unanimité » en 2015.

La Fédération déclare se mettre à la disposition de la justice « si les faits relatés dans cette enquête journalistique devaient avoir des suites judiciaires » et liste un certain nombre de mesures qu’elle juge prioritaires pour le futur ministre des Solidarités et des Familles. Parmi elles, le recrutement d’un nouveau professionnel « à chaque création de trois nouvelles places de crèches », une augmentation du « financement public », des contrôles plus réguliers et un arrêté sur « le poids minimum de la nourriture journalière dédiée à l’enfant ».

En fin de semaine dernière, Le Parisien révélait que l’ancienne ministre en charge de la Famille, Aurore Bergé, et Elsa Hervy, la porte-parole de la FFEC, étaient elles-mêmes mises en cause par Victor Castanet dans son enquête à paraître. D’après le journaliste, les deux femmes, qui se connaissent de longue date, auraient convenu pour éviter un nouveau scandale du type Orpea de se protéger l’une et l’autre dans le cadre d’un « pacte de non-agression ».

« Un pacte gagnant-gagnant » entre Aurore Bergé et la FFEC

« Un pacte gagnant-gagnant : les géants du secteur se gardent de taper sur le gouvernement et de mettre en cause la politique petite enfance suivie ces dernières années en échange de quoi le gouvernement saura faire preuve de mansuétude », écrit Victor Castanet. L’auteur explique notamment qu’Aurore Bergé a pesé de tout son poids pour empêcher la tenue d’une mission d’enquête parlementaire réclamée par un député LFI et visant à clarifier les dysfonctionnements du secteur privé (cas de maltraitance, défaut de surveillance, utilisation de l’argent public…).

Ce que dément formellement la ministre démissionnaire : « Il y avait un parti pris idéologique de LFI sur le sujet mais je voulais œuvrer pour l’intérêt public. J’ai d’ailleurs lancé dans la foulée deux missions de l’Igas sur les microcrèches. Je n’ai rien à cacher et l’État non plus. » Contactée, la porte-parole de la FFEC, Elsa Hervy, nous a répondu ne souhaiter « faire aucun commentaire avant d’avoir lu l’ouvrage ». Aurore Bergé se réserve quant à elle « le droit d’attaquer le livre s’il y a des propos qui (lui) portent atteinte », assure-t-elle.



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