« Les Jeux qui se sont tenus de 1796 à 1798 à Paris représentent une étape négligée de l’histoire de l’olympisme »

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Le rétablissement des Jeux olympiques par Pierre de Coubertin, en 1894, s’appuyait sur la dimension pédagogique des sports pratiqués dans les public schools britanniques, et sur l’héritage de la Grèce antique, lieu béni des grands concours panhelléniques (Olympie, Delphes, Corinthe, Némée) pendant près d’un millénaire.

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Sans enlever au baron de Coubertin la place qui lui revient dans l’histoire des sports modernes, on ne peut cependant pas sous-estimer les tentatives pionnières de restauration des Jeux. Parmi celles-ci, les Jeux de la fondation de la République, qui se sont tenus de 1796 à 1798 à Paris, constituent une expérience originale. Rassemblant plusieurs centaines de milliers de spectateurs, ils représentent une étape négligée de l’histoire de l’olympisme.

La référence à l’Antiquité, bien avant Coubertin, avait déjà caractérisé la France des Lumières. Parallèlement à la diffusion d’idées nouvelles à propos du corps portées par Jean-Jacques Rousseau (Emile ou De l’éducation, 1762) ou par Condorcet, les exercices physiques et les fêtes antiques ont été régulièrement évoqués pour leurs vertus. Daunou, dans son Rapport sur l’instruction publique de 1795, propose de grandes manifestations combinant musique, danse, course et lutte, à l’image de ces « brillantes solennités qu’offrait jadis aux communes rassemblées de la Grèce le ravissant spectacle de tous les plaisirs, de tous les talents et de toutes les gloires ».

Nouvelle ère

Un pas de plus est franchi vers la renaissance des Jeux olympiques à l’occasion de l’abandon du calendrier de l’Ancien Régime qui accompagne la fondation de la première République française en 1792. Le député Gilbert Romme présente à la Convention nationale un rapport sur l’ère de la République dans lequel il ne propose rien de moins qu’une « olympiade française ». L’année 1796 va concrétiser cette ambition.

En 1796, sur l’actuel Champ-de-Mars, des courses à pied et à cheval sont proposées aux spectateurs. Les premiers héros de ces olympiades républicaines reçoivent des prix en nature tels que sabre ou pistolet, et sont célébrés en grande pompe. Héritage de l’Antiquité, ils sont promenés sur un char de forme antique, tiré par quatre chevaux. En faisant des jeux antiques le symbole d’une nation rassemblée ouvrant une nouvelle ère, celle des droits de l’homme, les organisateurs s’efforcent d’associer exploits physiques, dimension festive, prestige national et gloire de la nation.

Si en 1797 les organisateurs innovent peu en ce qui concerne le programme des épreuves proposées, plusieurs innovations apparaissent en 1798. Aux classiques courses d’athlètes, de chevaux et de chars, s’ajoutent des épreuves de lutte et des joutes nautiques sur la Seine. Ces jeux républicains se dotent même d’une exposition valorisant les produits de l’industrie française, préfigurant les grandes expositions universelles du XIXsiècle.

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