Face à la polémique suscitée par sa volonté de conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel une fois les JO de Paris terminés, Anne Hidalgo a précisé, ce vendredi matin, son intention. La maire (PS) de la capitale a annoncé lors d’une conférence de presse vouloir qu’ils y restent au moins « jusqu’en 2028 », tout comme les Agitos des Jeux paralympiques sur les Champs-Élysées (VIIIe).
« La proposition que j’ai faite pour les anneaux consiste à dire que, jusqu’en 2028, nous les laisserons sur la tour Eiffel, et les Agitos sur les Champs, a déclaré Anne Hidalgo. En 2028, on verra. Si on ne peut toujours pas se passer de ces symboles majeurs qui nous rappelleront que ce n’était pas seulement une parenthèse, peut-être qu’ils resteront. Mais puisque Paris et Los Angeles ont été choisies par le CIO pour un cycle d’Olympiades, nous pouvons très bien avancer avec cette idée que les symboles restent dans des lieux majeurs, iconiques. »
« La décision revient à la Ville »
Le moyen de s’en sortir face aux nombreuses critiques ? « On a dit qu’on souhaitait laisser les anneaux après les Jeux. Est venue ensuite la question de combien de temps. La maire a été claire, on n’a jamais dit que ce serait ad vitam aeternam, précise aussi Pierre Rabadan, adjoint aux sports et aux JO. La décision finale revient à la Ville car la tour Eiffel appartient à la Ville. »
Des anneaux, plus légers que ceux actuels, ont déjà été commandés. « Les anneaux actuels ont été faits par ArcelorMittal pour une période temporaire, estivale, rappelle Pierre Rabadan. De par leur conception, leur poids, ils n’ont pas été étudiés pour des conditions hivernales. Les anneaux actuels seront déposés au mois de septembre. Nous sommes en train de travailler à la constitution des nouveaux anneaux qui seront posés dans les meilleurs délais. Tout cela sera réalisé rapidement tout en conservant une continuité avec des anneaux, en attendant, sur le pont d’Iéna. »
Un manque de concertation ?
Sur les bancs de l’opposition, on regrette le manque de concertation. « Cette décision est unilatérale. Les partenaires comme la Métropole du Grand Paris (MGP) et les mairies d’arrondissement, ni l’État alors que la tour est inscrite aux Monuments historiques, n’ont été consultés », souffle Philippe Goujon, maire (LR) du XVe arrondissement et administrateur à la tour Eiffel pour le compte de la MGP. « De quoi seront faits, les prochains anneaux ? Seront-ils accrochés au même endroit ? Nous n’avons aucun élément », insiste l’édile.
Même constat chez Union Capitale. Le groupe composé d’élus républicains, centristes, progressistes, écologistes et indépendants « demande à la maire de Paris d’organiser un débat sur ce sujet lors du prochain Conseil de Paris afin de trouver ensemble et dans la concertation une solution alternative », écrit-il dans un communiqué ce vendredi. Et d’ajouter : « La tour Eiffel est le symbole de Paris, il est inacceptable qu’elle soit instrumentalisée à des fins politiciennes. »
Les descendants de Gustave Eiffel non plus ne se sont pas montrés favorables au maintien des « Spectaculars » sur la Dame de fer. « La tour Eiffel n’a pas une vocation d’antenne publicitaire », ont-ils réagi dans un communiqué. « Il ne nous paraît pas opportun que la tour Eiffel, devenue depuis sa construction il y a 135 ans le symbole de Paris et par extension de la France elle-même dans le monde, se voie adjoindre le symbole d’une organisation extérieure, de façon pérenne, quel qu’en soit le prestige. »
Et les Agitos ?
Les Agitos, eux, pourraient être installés en face de la statue du général De Gaulle, à la sortie de la station de métro Champs-Elysées-Clémenceau. « Nous regardons pour les mettre le plus en valeur, confirme Pierre Rabadan. C’est un symbole des JO de Paris, de l’histoire olympique, de paix, fraternité et d’union. »
L’autre question en suspens concerne le devenir de la vasque olympique. « Nous sommes très favorables à ce que la vasque reste. Pour cela, je suis prête à m’associer à la réflexion de l’État pour déterminer les conditions de la pérennisation et de l’évolution possible de la vasque », lance Anne Hidalgo. « C’est un succès populaire massif avec en moyenne 15 000 personnes chaque soir qui vont la voir, précise Pierre Rabadan. Il faut prendre des décisions rapidement. La maire a écrit au président de la République, notre souhait est qu’elle reste là où elle est avec des modalités d’évolution car elle ne peut pas rester allumée. Et nous ne souhaitons pas forcément qu’elle s’élève toutes les nuits. »
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