Léo Barré (Stade Français) : «Mon rôle dans l'équipe a changé»

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Le jeune arrière du club parisien, devenu international la saison passée (22 ans, 4 sélections) dévoile les attentes offensives des Soldats roses et ses ambitions personnelles pour la nouvelle saison.

À l’aube de cette nouvelle saison, la défaite, 20-22, en demi-finale contre l’UBB  est-elle enfin digérée ?
Léo Barré. Pas totalement. J’ai vraiment « switché » au jour du premier test-match contre l’Argentine. Mais toute la semaine qui a suivi notre défaite a été pesante. Nous n’avons pas eu le temps d’évacuer car nous sommes partis directement en tournée. Mais nous allons basculer sur une nouvelle saison avec un nouvel effectif et de nouvelles ambitions. Cette défaite va nous servir et nous faire avancer.

Quelles sont ces nouvelles ambitions ?
Nous préférons rester humbles. L’objectif, c’est de se qualifier pour la phase finale. Le club a connu les montagnes russes ces dernières saisons. Notre priorité, c’est de le stabiliser en visant le top 6, mais aussi de commencer à être compétitif en Champions Cup. Nous l’avions annoncé l’an dernier sans le montrer. Cette saison, nous voulons prouver que le Stade français peut avoir un rôle à jouer parmi les meilleures équipes européennes. C’est quelque chose qui nous tient à cœur.

L’expérience acquise la saison dernière sera-t-elle un atout supplémentaire pour ce nouvel exercice ?
Depuis deux ans, nous jouons la phase finale avec deux défaites à chaque fois, contre le Racing en barrage il y a deux ans et contre Bordeaux en demi-finale la saison passée. Le Stade Français n’a pas gagné un match de phase finale depuis un long moment. Ce sera donc un objectif ; mais ne brûlons pas les étapes…

Commencer ce championnat à Bordeaux face à l’UBB qui vous a battu en demi-finale, n’est-ce pas la meilleure façon d’évacuer la frustration de la saison dernière ?
C’est très bien de commencer par une grosse équipe. Ils viennent de mettre 40 points à Pau et au Leinster lors de leurs matchs amicaux. Cette équipe va nous proposer beaucoup de jeu. À nous de répondre présent pour ne pas être surpris.

En Top 14, avez-vous l’impression qu’il y a le Stade Toulousain et les autres ?
Sur la saison dernière, c’est sûr oui. Quand on voit leurs deux finales, on se dit qu’ils sont vraiment un cran au-dessus. Mais c’est bien. Ça motive les autres équipes à aller les chercher et ça va rendre le Top 14 encore plus dur. J’ai l’impression que chaque saison c’est déjà le cas.

« Nous étions déçus du jeu que nous avons proposé la saison passée. On veut gagner en proposant un jeu séduisant comme le Stade Français de la grande époque. »

L’animation offensive a été déficiente l’an passé. En match de présaison contre Castres, Paris a affiché une volonté de montrer un autre visage offensif.
Nous avons fait un énorme focus sur l’attaque. C’était le plus gros chantier. L’an passé, nous étions forcément déçus de notre élimination en demi-finale mais aussi du jeu que nous avions proposé tout au long de l’année. On sait que notre défense est notre point fort et on continue de travailler dur sur ce secteur, mais on essaie de faire en sorte de prendre plus de plaisir en attaquant davantage. L’idée, c’est aussi de donner plus de plaisir aux spectateurs. On veut gagner en proposant un jeu séduisant comme le Stade Français de la grande époque.

Avez-vous le sentiment que le recrutement a été axé autour de cet objectif ?
Il y a des joueurs comme Louis Carbonel ou Joe Jonas qui nous ont rejoints. Joe a des qualités énormes, des appuis incroyables et une polyvalence très importante. C’est un atout pour l’équipe. Tout comme la présence de Louis (Carbonel). Nous sommes équipés, notamment au poste d’ouvreur.

Vous positionnez-vous au poste d’arrière pour cette saison ?
Oui, pour l’instant. Si jamais il y a des pépins en 10, je pourrai dépanner. Mais j’ai eu de nombreuses discussions avec Laurent (Labit) sur ma préférence d’évoluer à l’arrière.

Dans la perspective du XV de France également ?
Exactement. Je pense avoir marqué des points pendant le Tournoi des six nations. J’ai eu plus de mal à rentrer dans la tournée en Argentine. Il faut confirmer. Il n’y a que mes performances sur le terrain qui me permettront d’y retourner, de regoûter au maillot bleu. Mais, chaque saison, il y a de nouvelles pépites, des joueurs qui explosent. J’en suis conscient.

«Il faut que je réponde présent, que je tire mon équipe vers le haut»

Vous venez de prolonger au SFP jusqu’en 2029 . Pourquoi vous inscrire sur une telle durée ?
Sincèrement, le projet est incroyable. Déjà le fait de pouvoir profiter prochainement des installations du Camp des Loges. Le fait que Laurent Labit soit arrivé avec un nouveau staff plus professionnel. Et, enfin, le fait que tout le monde aille dans la même direction, sur le même chemin. Les années précédentes, on sentait qu’il y avait des groupes dans le club. Là, on sent que vraiment tout le monde veut le bien du club, qu’il grandisse et fasse de nouveau partie des meilleures équipes du Top 14.

La saison dernière, le SFP a joué à six reprises à guichets fermés à Jean-Bouin, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps…
On en reparle encore entre nous ! Si on arrive à continuer à avoir des résultats et ce public… Quand j’étais gamin et que je venais voir jouer le Stade Français, c’était toujours à guichets fermés ; pour moi, c’était habituel. Depuis que j’y suis joueur, quand je voyais que le stade n’était pas toujours plein, on sentait qu’on avait un peu perdu l’espoir de nos supporters. Le fait de gagner à nouveau et de retrouver run début de ferveur, c’est top !

2024 a été une année charnière pour vous, avec vos sélections. Quelles sont désormais vos ambitions personnelles ?
De jouer un maximum de matchs et, surtout, d’être performant. Mon rôle dans l’équipe a changé. Il faut que je réponde présent, que je tire mon équipe vers le haut. Mais le positif dans cette équipe, c’est qu’il n’y a pas de star, pas d’individualités. C’est vraiment un collectif. C’est ce qui est ressorti la saison dernière et qui doit continuer à ressortir. C’est l’objectif, que ce soit en défense, comme on a pu le constater la saison dernière, mais aussi en attaque pour prendre un maximum de plaisir avec les copains.

Par rapport aux affaires récentes, il y a beaucoup de débats sur un cadre plus strict dans les clubs. Vous pensez qu’il faut davantage de vigilance pour éviter les dérives ?
On est tous grands, on est tous majeurs, on est tous conscients des conneries qu’on peut faire. Il faut être encore plus vigilant après tout ce qui s’est passé. Que ce soit sur les sorties ou sur les réseaux sociaux. On sait qu’on est suivi, qu’on est regardé. C’est de notre responsabilité, nous les joueurs, pas de celle du staff. On sait qu’il ne faut pas déborder après un match. Est-ce que mettre des limites en plus est nécessaire ? Il y en a déjà. C’est à nous de les respecter. Au Stade Français, on va voir Laurent pour lui dire qu’on a besoin de couper, de se retrouver en groupe dans un autre contexte. C’est bien encadré. Et à nous d’assumer les circonstances.



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