Avant la séance d’entraînement matinale ce 1er juillet dans la Kinderarena de Rouen où ils joueront mercredi (21 heures) contre la Turquie leur premier match de préparation avant les Jeux, les Bleus se sont réveillés comme tout le pays : avec le Rassemblement national aux portes du pouvoir. Avant le vote du premier tour des législatives, beaucoup d’entre eux avaient pris position, à commencer par Victor Wembanyama, contre ce qui est arrivé.
« Je pense qu’il est important de s’éloigner des extrêmes. Je pense que ce n’est pas du tout la direction à prendre pour un pays comme le nôtre » avait suggéré le rookie NBA de l’année. Il n’a pas été entendu et c’est avec la gueule de bois que les tricolores ont travaillé en Normandie. Leur capitaine Nicolas Batum constate amèrement t qu’ « on a évolué depuis 2002 quand on se souvient de la réaction à cette époque-là. » Il y a 22 ans, Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le deuxième tour de la présidentielle face à Jacques Chirac. Sous le choc, la France s’était mobilisée pour que le président du Front national n’accède à l’Élysée en aucun cas et Jacques Chirac avait été élu avec plus de 80 % des suffrages.
« Ce qu’il faut savoir, reprend Nicolas Batum, c’est pourquoi ça a changé et pourquoi nous en sommes là actuellement. Oui, il faut savoir pourquoi. Maintenant, il reste un deuxième tour et j’appelle tout le monde à aller voter et faire ce qu’il a à faire. On vit une situation inédite. On ne pensait pas y arriver si on regarde quelques années en arrière mais maintenant, on y est. Pourquoi, comment ? Il faut maintenant qu’on fasse en sorte que notre pays grandisse ensemble et pas dans la haine de soi ».
Le Normand, avant de filer aux soins et au repos, a répondu à une dernière question sur le sujet qui résume le sentiment général. « Ce résultat des législatives vous a-t-il choqué ? » La réponse est limpide. « Non, et c’est ça qui est le pire ! »
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