À deux jours du premier tour, encore beaucoup de questions. Dans le centre-ville de Poissy (Yvelines), de nombreux électeurs se disent tiraillés, voire dépités, face aux options qui s’offrent à eux. Assise sur un banc face à la mairie, Françoise, 77 ans, discute politique avec une amie. Elle explique être déçue par le mouvement du président Macron qu’autrefois elle appréciait. Elle le considère comme « fini ».
Pour elle, c’est désormais la défiance qui prime. « Le RN et le NFP me font peur, et je n’ai plus confiance en Renaissance », souffle-t-elle. Elle votera blanc, même si c’est « un choix difficile ».
À Poissy pourtant, le député sortant et candidat à sa réélection est l’ancien maire, Karl Olive (Renaissance). C’est aussi un fidèle d’Emmanuel Macron. Aux européennes, son parti est arrivé derrière la liste LFI de Manon Aubry, en tête à 19,7 %, et le Rassemblement national (18,4 %). L’éventualité d’un second tour entre le RN et le Nouveau Front populaire inquiète toutefois Jacky, 70 ans. « Si cela se produit, ce serait la catastrophe, je voterai blanc », indique ce retraité de la SNCF. Il votera donc Renaissance au premier tour, « par conviction ».
Un vote sur des questions de valeurs
Dimanche dans l’isoloir, le choix sera en revanche difficile pour Julie, 46 ans. Elle refuse de voter Ensemble !/Renaissance, parti qui selon elle a « petit à petit viré à droite ». Ni de voter blanc, de peur que cela ne serve les intérêts du RN : « J’ai peur des répercussions qu’il y aura sur des milliers de gens si l’extrême droite arrive en tête. » La quadragénaire pense voter Nouveau Front populaire, mais seulement pour Place publique et les Écologistes, car elle émet des réserves concernant la France insoumise. Dans la 12e circonscription des Yvelines, le NFP sera représenté par un écologiste, Christophe Massiaux.
Les doutes sont partagés par Teddy. En particulier à cause de Jean-Luc Mélenchon. Cependant, cette graphiste de 32 ans place sa confiance dans le NFP pour faire barrage au RN. Elle déclare militer pour la cause LGBT et contre le racisme, « des valeurs qui ne sont pas portées par le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen ».
À l’inverse, Maxime espère « stopper l’immigration et la propagande LGBT ». Il fait partie des nouveaux électeurs du Rassemblement national, qu’il ne considère toujours pas comme étant « d’extrême droite », contrairement à la décision du Conseil d’État de mars dernier. Pour cet analyste de 27 ans, ce parti est apparu comme une évidence. « La France va mal, on a besoin de changement, estime-t-il. Le RN est le seul parti qui prône la souveraineté et le nationalisme, des valeurs qui sont importantes à mes yeux. »
Les candidats dans la 12e circonscription : Jean-Louis Mettelet (RN), Bruno Jay (Reconquête), Christophe Massiaux (NFP/Les Écologistes), Jean-Pierre Mercier (Lutte ouvrière), le député sortant Karl Olive (Renaissance), Adeline Guilleux (les Républicains) et Patrick Scieller ainsi que Diabe Kamara se présentent sans étiquettes.
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