Le Soudan à un « point de rupture cataclysmique », selon une agence de l’ONU

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Le Soudan se situe à un « point de rupture » catastrophique, une conjonction de plusieurs crises qui risque de faire des dizaines de milliers de morts, s’alarme lundi 12 août l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), agence de l’ONU.

« Sans une action immédiate, globale, massive et coordonnée, nous risquons d’être témoins de la mort, évitable, de dizaines de milliers de personnes dans les mois à venir. Nous sommes à un point de rupture – un point de rupture catastrophique, cataclysmique », a déclaré dans un communiqué Othman Belbeisi, directeur régional de l’OIM pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

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Selon l’agence de l’ONU, la famine et les inondations sont venues s’ajouter à une longue liste d’épreuves auxquelles sont confrontés des millions d’habitants de ce pays ravagé par la guerre, qui connaît ainsi « l’une des pires situations humanitaires au monde ».

« Les restrictions à l’accès humanitaire, y compris celles imposées par les parties en présence, ont considérablement réduit l’aide, une aide qui aurait pu sauver de nombreuses vies », a dénoncé Othman Belbeisi.

Plongé dans la guerre

Depuis juin, des pluies torrentielles ont frappé le nord et l’est du pays, forçant plus de 20 000 personnes à quitter leurs maisons, selon l’ONU. L’OIM a appelé à trouver des fonds en urgence pour « ceux qui cherchent un abri, qui ont besoin de nourriture, d’eau ou encore de services médicaux ».

Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant l’armée régulière du général menée par Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane aux paramilitaires des Forces de Soutien Rapide de son ex-adjoint le général Mohammed Hamdan Daglo.

Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts, selon l’ONU. Plus de 10,7 millions de personnes ont été déplacées dans le pays et 2,3 millions d’autres ont dû fuir vers les pays voisins.

Washington prêt à lancer les discussions sur le Soudan même sans Khartoum

Les Etats-Unis ont assuré lundi vouloir lancer cette semaine en Suisse un processus pour discuter d’un cessez-le-feu au Soudan, malgré l’incertitude quant à la participation du gouvernement soudanais à ces pourparlers. De précédents cycles de négociations menés à Djedda, en Arabie saoudite, ont échoué.

L’envoyé spécial américain pour le Soudan, Tom Perriello, a déclaré lundi lors d’une conférence de presse à Genève, que ce cycle de négociations, qui doit débuter le 14 août, pouvait durer jusqu’à dix jours, mais il n’en a pas précisé le lieu pour « des raisons de sécurité ».

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« La priorité de ce processus est de parvenir à la cessation des hostilités » et de discuter de la « protection des civils, de l’accès humanitaire et de l’application de la loi », mais « ce n’est pas le lieu pour avoir un dialogue politique », a-t-il dit, affirmant que « lorsque vous introduisez des politiciens dans l’équation, vous pouvez perdre des heures et des heures sur des choses qui n’ont rien à voir avec la fin de la violence ou l’augmentation de l’aide humanitaire ».

L’envoyé spécial américain a affirmé que « les FSR [Forces de soutien rapide] ont donné leur accord inconditionnel sur leur participation », mais « les FAS [forces armées du Soudan] ne nous ont pas encore donné de confirmation ».

Mais « nous irons de l’avant avec cet événement (…) et cela a été clairement exprimé aux parties », a par ailleurs affirmé M. Perriello, tout en reconnaissant que sans le gouvernement « il ne pourra pas y avoir de médiation formelle » mais de simples discussions techniques.

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Le Monde avec AFP

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