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Le satellite SVOM, vigie franco-chinoise surveillant le ciel violent, a décollé de la base de Xichang

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Commençons par l’abscons, c’est-à-dire par le nom de cet observatoire spatial franco-chinois qui a décollé samedi 22 juin de la base de Xichang (Chine) à bord d’une fusée Longue Marche-2C : Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor. Ce qui se traduit par « Moniteur multibande basé dans l’espace d’objets astronomiques variables », même si ce n’est guère plus explicite. On désignera donc cet engin de près d’une tonne par son acronyme anglais de « SVOM » et on résumera ainsi sa mission : scruter le ciel pour y détecter des sursauts gamma, traces d’événements cosmiques aussi brefs que violents.

Curieusement, la découverte de ces phénomènes de l’extrême (le rayonnement gamma constitue la partie la plus énergétique du spectre électromagnétique) n’a aucun lien avec l’astrophysique et remonte à la guerre froide. En 1963, alors qu’a été signé un traité interdisant les essais nucléaires dans l’atmosphère et dans l’espace, les Américains veulent s’assurer que l’URSS tient parole grâce à des satellites nommés Vela. Ces engins doivent détecter les rayons X et gamma émis lors de l’explosion d’une bombe atomique.

La suite, Bertrand Cordier, responsable scientifique de la mission SVOM au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), la raconte : « Le 2 juillet 1967, deux de ces sondes observent une bouffée de rayons gamma. Les Américains pensent au départ que c’est lié à un essai, mais ils vont se persuader que ces événements ne proviennent pas de la Terre, mais du cosmos. » Au fil des ans, d’autres sursauts gamma sont détectés, mais ce n’est qu’en 1973 que le compte rendu de ces observations est publié et que les astrophysiciens peuvent s’emparer de la question.

Un phénomène aléatoire

Un demi-siècle plus tard, grâce à d’autres satellites (les rayons gamma, absorbés par l’atmosphère, ne sont pas décelables au sol), les chercheurs ont une meilleure idée de ces sursauts souvent venus de très loin. Pour se figurer la violence des phénomènes qu’ils signent, Bertrand Cordier donne l’exemple d’une bouffée détectée en 1997 par le satellite BeppoSax et dont on a pu identifier la galaxie hôte, située à… 11,7 milliards d’années-lumière : « L’énergie libérée en quelques secondes était de 1044 joules, alors que l’énergie émise par le Soleil en un an s’élève à environ 1034 joules, soit dix milliards de fois moins ! »

Les astrophysiciens classent les sursauts gamma en deux catégories, les courts – moins de deux secondes – et les longs, qui peuvent durer quelques dizaines de secondes. Les premiers seraient liés à des fusions d’objets très denses (deux étoiles à neutrons ou bien une étoile à neutrons et un trou noir) tandis que les seconds seraient associés à l’effondrement d’étoiles très massives, provoquant la naissance d’un trou noir. L’ennui, avec ces phénomènes brefs, c’est qu’ils disparaissent souvent avant qu’on les localise. Un peu comme ces étoiles filantes que l’on détecte, la nuit, du coin de l’œil, mais qui s’éteignent avant qu’on puisse faire le point sur elles.

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