Le Nicaragua libère 135 prisonniers politiques sous la pression des Etats-Unis

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Le régime de Daniel Ortega a fait sortir de ses geôles 135 prisonniers politiques, jeudi 5 septembre. Ils ont été immédiatement été expulsés vers le Guatemala. Cette libération a eu lieu dans le cadre d’une négociation menée par les Etats-Unis, qui cherchaient à obtenir l’acquittement de 13 membres de l’Eglise évangélique Mountain Gateway, dont le siège se trouve au Texas. Ces pasteurs avaient été condamnés à des peines allant de 12 à 15 ans de prison par la justice nicaraguayenne après avoir mené une mission d’évangélisation au dans le pays.

Après avoir reçu des soins médicaux dans l’avion affrété par le gouvernement de Joe Biden, les 135 Nicaraguayens, « dont certains ont sûrement été victimes de tortures », « sont sortis de l’avion en disant “Dieu bénisse les Etats-Unis” et “Dieu bénisse le Guatemala” », a expliqué Eric Jacobstein, secrétaire d’Etat adjoint pour l’hémisphère occidental, lors d’une conférence de presse.

« Le Congrès américain a certainement obtenu leur libération grâce à des menaces de rétorsion économique, étant donné que les Etats-Unis continuent d’investir de façon importante au Nicaragua et que le régime est de plus en plus isolé », considère Ana Maria Mendez, directrice du Bureau de Washington pour l’Amérique latine (WOLA), une organisation de défense des droits humains.

Religieux, journalistes, artistes, étudiants…

Daniel Ortega – au pouvoir entre 1979 et 1990 et de nouveau depuis 2007 – a relâché, en plus des religieux de Mountain Gateway, 122 prisonniers politiques, parmi lesquels se trouvent 25 femmes, des diacres de l’Eglise catholique nicaraguayenne, des journalistes, des artistes et des étudiants. « Il s’est passé quelque chose de similaire en février 2023, lorsque 222 prisonniers politiques, dont des candidats à la présidence de la République, avaient été libérés puis envoyés aux Etats-Unis, explique Delphine Lacombe, chargée de recherche au CNRS et spécialiste du Nicaragua. Cette décision avait été suivie de la déchéance de nationalité de ces opposants devenus apatrides, qui avaient aussi vu leurs biens être confisqués au Nicaragua. »

En janvier, le régime avait également libéré et envoyé au Vatican 19 religieux dont l’évêque Rolando Alvarez, condamné à 26 ans de prison. « Comme dans tout régime totalitaire, il faut de temps en temps qu’il mette en place des soupapes et relâche la pression », commente l’opposante Ana Margarita Vijil, prisonnière politique libérée en 2022. « Mais nous ne nous faisons guère d’illusions, il peut y avoir une vague de répression sévère après cette libération, comme cela s’est passé après notre arrivée aux Etats-Unis », ajoute cette dirigeante du parti Union démocratique rénovatrice.

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