Le « métro pour tous », une belle promesse qui suppose un débat et une méthode

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Le « métro pour tous », accessible facilement aux personnes souffrant d’un handicap, aux familles avec poussette ou aux touristes chargés de grosses valises d’ici vingt ans. C’est l’ambitieux chantier que Valérie Pécresse, présidente (Les Républicains) de la région Ile-de-France et de l’autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), veut ouvrir.

Elle compte sur les images exceptionnelles du sport paralympique à l’occasion des Jeux de Paris 2024 pour obtenir le financement et les évolutions réglementaires nécessaires à la mise en œuvre de cette promesse, qui prendra au moins deux décennies… Elle estime entre 15 et 20 milliards d’euros le coût de cet engagement. IDFM et la région ne peuvent y parvenir seuls. Elle a donc lancé un appel à partager l’effort à trois, avec l’Etat et la Ville de Paris. C’est le premier préalable à son avancée.

Cette « main tendue », dès le 9 août, n’a d’abord été saisie par personne. Entêtée, Valérie Pécresse a renouvelé son appel haut et fort le 26 août, juste avant le début des Jeux paralympiques. Elle a fini par obtenir le soutien symbolique de deux ministres démissionnaires du gouvernement Attal – Patrice Vergriete aux transports et Fadila Khattabi, chargée des personnes handicapées –, mais pas celui immédiat de la maire de Paris : Lamia El Aaraje, l’adjointe d’Anne Hidalgo, préférait renvoyer le sujet aux Assises de la mobilité accessible qu’elle organise le 3 décembre pour l’affiner.

Trop tard, selon l’association APF France Handicap, qui a bataillé pour mettre immédiatement tout le monde autour de la table. « En France, il y a plein de cloisonnements. Ce sont eux qui font que ça n’avance pas », assène Pascale Ribes, sa présidente. Les faire sauter, c’est le deuxième préalable. Le 5 septembre, au siège de l’association, a finalement été signé un pacte de méthode embarquant la région, la Ville de Paris et les associations. Pour participer au financement, Lamia El Aaraje envisage d’augmenter une nouvelle fois la taxe de séjour à Paris. On attend désormais la position du gouvernement de Michel Barnier.

Points stratégiques

Pour les Jeux paralympiques, l’accessibilité des transports a déjà fait un bond. L’Ile-de-France a investi 2,6 milliards d’euros pour rendre 240 gares praticables, soit cinq fois plus qu’en 2016, dans lesquelles transite 95 % du trafic. La Ville de Paris a aussi fait du chemin en finançant le tramway et la mise à niveau des arrêts de bus. L’Etat, lui, a subventionné l’essor de la flotte de taxis pouvant transporter des personnes à mobilité réduite : il y en avait 200 avant les Jeux, il y en a près d’un millier désormais. Mais, dans le métro, on doit surtout l’augmentation du nombre de stations accessibles (29 sur 303) à l’arrivée de nouvelles lignes, comme la 14, ou au prolongement des anciennes, telles la 4 (jusqu’à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine) ou la 11 (et ses cinq nouveaux arrêts entre Mairie-des-Lilas et Rosny-Bois-Perrier, en Seine-Saint-Denis).

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