Le lancement de la Ligue féminine de football professionnel, entre « le discours de la méthode » et la « réalité du quotidien »

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C’est aussi leur « maison », bleue comme l’armature qui semble étreindre le stade Océane, la demeure du Havre Athletic Club (HAC). Il n’y a pas que les garçons de la Ligue 1 qui ont le droit d’habiter l’arène, les féminines ont un double des clés. « On est chez nous, on s’y sent bien », assure Maxime Di Liberto, leur entraîneur. C’est justement entre ces murs de béton et d’acier que ses joueuses affrontent le FC Nantes, samedi 21 septembre à 17 heures, pour la reprise du championnat de France de première division de football. Ou, plus précisément, de la « Première ligue ».

Un nouveau nom qui claque pour de nouvelles ambitions. La Fédération française (FFF) a lancé le 1er juillet une Ligue féminine de football professionnel, la LFFP, pour « dynamiser » l’écosystème de ce versant du ballon trop négligé. « Aragon disait que la femme est l’avenir de l’homme. Le football féminin est une partie de l’avenir du football », poétisait le président de la FFF, Philippe Diallo, lorsqu’il avait dévoilé son plan, en avril 2023.

Après avoir été à la pointe, s’être fait rattraper puis dépasser par ses voisins anglais et espagnol, le football au féminin français entend « promouvoir et développer les ressources, ainsi que répondre à la concurrence européenne », a expliqué Jean-Michel Aulas, l’ancien patron de l’Olympique lyonnais (OL) qui avait réussi à transformer sa section féminine en une escouade redoutable sur les scènes nationale et internationale, et qui est désormais à la tête de la LFFP.

Pour arriver à faire de cette nouvelle ligue une des meilleures au monde, selon le vœu formulé par M. Aulas, la Fédération a, entre autres, investi un peu plus de 10 millions d’euros pour la saison 2024-2025, soit une hausse de 33 % par rapport à la précédente. Cet argent doit aider les clubs à se professionnaliser et à mieux se structurer. Pour cela, ils doivent répondre à différents critères, dont celui de signer au minimum onze contrats à temps pleins (à 1 800 euros brut mensuels) ou encore étoffer leur staff, administratif et médical.

L’institution espère, également, attirer d’importants sponsors ou investisseurs étrangers. « Cette ligue est avant tout une visibilité, une nécessité », clame Laure Lepailleur, manager de l’équipe féminine du Havre, par ailleurs membre du conseil directeur de la LFFP.

« Il n’y a pas de modèle économique »

Alors que le foot au féminin est censé vivre un moment « historique » et que l’euphorie devrait emporter joueuses et dirigeants, on sent au contraire pas mal de résignation et un peu d’inquiétude. Dans son bureau austère, Jean-Michel Roussier, le président du HAC, n’est pas d’humeur à partager l’optimisme de Philippe Diallo ou de Jean-Michel Aulas. Il n’a même pas le temps de se réjouir du lancement de la Ligue. « Il y a le discours de la méthode de la Fédération qui a un produit magique pour attirer du monde et la réalité de notre quotidien, lance-t-il. Le décalage est énorme. »

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