NOUS Y ÉTIONS – Vendredi 28 juin a marqué l’ouverture de la 26e édition du festival se tenant à l’hippodrome de Longchamp. Entre les concerts de Tiakola, Gazo et Santa, l’actualité politique s’est immiscé dans les esprits.
Si certains pensaient faire une pause avec l’actualité politique en passant le week-end à Solidays, ils risqueraient d’être déçus. «Après-demain, on empêche le R.N d’arriver au pouvoir, on va tous voter le Nouveau Front Populaire», lance le chanteur rap rock Simia sur la scène du César Circus lors de la soirée d’ouverture du festival. L’événement emblématique de la lutte contre le sida a ouvert vendredi sa 26e édition dans un contexte politique particulièrement tendu. À la veille du premier tour des élections législatives, les organisateurs et les participants se mobilisent ouvertement contre le Rassemblement national.
Au-delà de la musique et des actions de sensibilisation, le festival se tenant à l’hippodrome de Longchamp, se transforme en véritable tribune pour le Nouveau Front Populaire. Vers 20h, alors que Santa, nouvelle voix de la chanson française, s’apprête à monter sur scène, une représentante de l’association militante féministe Ma Voix, Mon choix a pris la parole face au public, dont la moyenne d’âge frôle les vingt ans : «Plus de 20 millions de personnes dans l’UE n’ont pas accès à l’avortement, elles sont exposées à des risques sanitaires, économiques et psychologiques, en particulier les personnes déjà précarisées.»
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Après avoir invité le public à partager un moment d’échange au «village solidarité», la jeune femme a appelé les festivaliers «à faire face au danger de l’extrême droite et à aller voter dimanche». La foule y répond favorablement par des acclamations. Quelques minutes plus tard, l’interprète de Popcorn salé a cette fois livré un show d’une heure hors du temps, debout sur le piano, guitare à la main. Le public exulte.
Messages
À 21h30, une grande partie des festivaliers a traversé le site pour rejoindre la scène «Paris» où se produisait le chanteur britannique de musique pop, Sam Smith. Accompagné de sa troupe de danseurs, l’artiste queer a enchaîné les changements de tenues jusqu’à revêtir une imposante robe aux couleurs du drapeau LGBT. À quelques pas de la scène, le «village solidarité» de Solidays regroupe près d’une centaine d’associations mobilisées sur les domaines de la santé mentale et sexuelle, la lutte contre l’exclusion et la discrimination ainsi que l’engagement citoyen. Parmi ces associations, un grand nombre a récemment affiché leur soutien au Nouveau Front Populaire. C’est le cas de la Ligue des droits de l’homme qui soutient l’alliance et appelle à «combattre» le RN, caractérisant son idéologie de «raciste, antisémite, islamophobe. Des discours de haine déversés en toute illégalité».
L’ONG Singa, qui lutte pour l’intégration des personnes réfugiées dirigée par Benoît Hamon, avait aussi sa place au «village solidarité». L’ancien candidat socialiste à la présidentielle en 2017 s’est également positionné en faveur du Nouveau Front Populaire.
Luc Barruet, directeur et fondateur de Solidays estime que si le Rassemblement national arrive au pouvoir, «les choses risquent d’être beaucoup plus compliquées, c’est une évidence», rapporte France Info. «Il faut se mobiliser, il faut aller voter, il faut se serrer les coudes et croire dans les lendemains.»
Sur son compte X, le festival Solidays a d’ailleurs publié un message invitant les personnes présentes dimanche, jour du premier tour des élections législatives, à «prendre [leur] disposition» pour déposer leur bulletin dans l’urne. La longue attente avant le concert des rappeurs Tiakola et Gazo, en raison d’un problème technique, aura servi de piqure de rappel. Alors que le réalisateur projette sur les écrans géants des images de personnes présentes dans la foule, certains en profitent pour faire passer quelques messages. Grâce à leur téléphone, beaucoup s’amusent à les écrire en grosses lettres visibles à l’écran. Entre blagues et déclarations d’amours, les injonctions à faire barrage au Rassemblement national sont nombreuses. Les messages mentionnant Jordan Bardella sont injurieux. Mais à l’arrivée sur scène des deux phénomènes du rap français, les esprits n’étaient plus qu’à la fête. La visite surprise de la chanteuse Angèle, annonçant un nouveau morceau entre les trois chanteurs, a achevé d’enchanter le public.
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