La population de la Terre devrait atteindre son maximum avant la fin du siècle

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A quoi ressemblera la population mondiale d’ici à la fin du siècle ? Plus vieille, moins fertile et moins nombreuse que prévu, selon les dernières estimations du département des affaires économiques et sociales des Nations unies (ONU), publiées jeudi 11 juillet. Les démographes ont revu leurs projections légèrement à la baisse. Ils estiment désormais que l’humanité va continuer à grossir pendant cinquante ans, atteignant un pic à 10,3 milliards d’individus au milieu des années 2080, pour ensuite décliner jusqu’à 10,2 milliards en 2100. Près de 200 millions en deçà des projections de 2022 ; et 700 millions d’individus en moins par rapport aux estimations faites il y a dix ans.

Bonne nouvelle pour la planète selon certains, crime de lèse-humanité pour d’autres, cette réévaluation est à mettre en grande partie sur le compte de la baisse de la fécondité dans certains des plus grands pays du monde, Chine en tête. « Le paysage démographique a beaucoup évolué ces dernières années, souligne Li Junhua, secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations unies. Dans certains pays, le taux de natalité est encore plus bas que prévu et nous observons également des baisses légèrement plus rapides dans certaines régions à forte fécondité. »

Noyau de ce casse-tête, l’indice synthétique de fécondité (ISF) revêt une importance capitale. Calculé à partir du nombre de naissances et du nombre de femmes en âge de procréer à un instant T, il est très dépendant des évolutions récentes des comportements et ne propose qu’une vision hypothétique du nombre d’enfants que chaque femme aura au cours de sa vie.

« La fécondité a un effet duplicatif à travers les générations, insiste Patrick Gerland, qui coordonne les projections démographiques de l’ONU. Par exemple, si la fécondité restait constante dans tous les pays jusqu’à la fin du siècle, l’humanité atteindrait 18 milliards d’individus. Les variations dans les hypothèses de mortalité ne mènent pas à des différences aussi fortes. » Les démographes de l’ONU estiment que les scénarios les plus probables aujourd’hui situent l’humanité quelque part entre 9 et 11,4 milliards d’individus d’ici à 2100.

En Chine, l’ISF est passé de 1,2 enfant par femme en 2022 à 1 en 2024, un niveau historiquement bas. Même si elle s’est fait détrôner par l’Inde en 2023, la Chine reste le deuxième pays le plus peuplé du monde, avec 1,4 milliard d’habitants. Une baisse aussi forte dans un pays aussi peuplé a nécessairement des implications importantes au niveau mondial. « La Chine fait face à l’héritage des changements qui se sont produits ces trente dernières années dans la politique de l’enfant unique. La plupart des personnes aujourd’hui en âge de procréer ont elles-mêmes grandi en tant qu’enfant unique, ce qui a nécessairement un impact en matière de normes sociales et familiales », analyse Patrick Gerland. Un défi inédit, surtout dans un pays d’une telle taille

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