La mort de John Mayall, maître du blues britannique

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Il semblait aussi éternel que le blues, la musique qu’il aura servie pendant toute sa vie. Le guitariste, harmoniciste, claviériste et chanteur britannique de blues John Mayall est mort lundi 22 juillet, à l’âge de 90 ans, à son domicile de Los Angeles (Californie), a annoncé sa famille, en rappelant que ses « problèmes de santé » – et la pandémie de Covid-19 – l’avaient contraint en 2022 à renoncer aux tournées.

Le vétéran venait alors de publier The Sun is Shining Down, son 37e et ultime album studio, en son nom ou avec the Bluesbreakers, la formation qu’il avait montée à Londres en 1963. Celle-ci devait révéler de 1965 à 1968 quelques-uns des plus illustres guitaristes solistes du royaume : s’y succédèrent en effet les prodiges Eric Clapton, Peter Green et Mick Taylor – avant qu’il ne soit recruté par les Rolling Stones. Après avoir passé six décennies sur les routes pour transmettre la séculaire parole du blues, John Mayall avait donné son dernier concert le 26 mars 2022, à la Coach House de San Juan Capistrano, une petite salle au sud de Los Angeles.

Son destin en Californie avait été annoncé en 1968 par un de ses plus fameux albums, Blues from Laurel Canyon, enregistré à Londres, contrairement à ce que le titre semble indiquer, mais qui devait précéder son installation dans ce quartier de Los Angeles abritant la fine fleur des musiciens de l’époque. John Mayall était né le 29 novembre 1933, loin du soleil et de l’hédonisme, à Macclesfield, cité industrieuse près de Manchester. Fils d’un guitariste amateur, il avait pioché dans ses 78-tours blues et jazz pour son apprentissage, que ce soit les guitaristes Eddie Lang et Lonnie Johnson, les pianistes de boogie-woogie Albert Ammons et Pete Johnson ou les harmonicistes Sonny Terry et Little Walter.

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Comme nombre de musiciens britanniques, Mayall intègre une art school, celle de Manchester réputée pour le design, formation qui lui sera profitable pour les pochettes de ses futurs albums, et découvre la Corée en guerre au début des années 1950 à l’occasion de son service militaire (expérience qu’il racontera en 1971 dans la chanson Back From Korea). « Le blues est tout ce que je sais faire…, confiait-il au Monde en 2019, lors de la tournée célébrant ses 85 ans, succédant à celle de son 80e anniversaire. C’est ma manière de m’exprimer. Comme je ne lis pas et n’écris pas la musique, je l’ai développée par l’expérience… J’ai des histoires à raconter et ces histoires racontent ma vie, tout ce que j’ai fait à un moment donné est documenté dans mes chansons. »

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