La Haine: ce que l’on sait de la comédie musicale adaptée du film de Mathieu Kassovitz

Le grand jour approche. Alors que la comédie musicale La Haine -Jusqu’ici rien n’a changé , adaptée du film culte de Mathieu Kassovitz fera son entrée sur scène à partir du 10 octobre à la Seine Musicale, voici ce que l’on sait de ce spectacle très attendu pour la fin d’année.

Montrer que « rien n’a changé »

Avec La Haine -Jusqu’ici rien n’a changé, Mathieu Kassovitz est de retour avec une création vivante et immersive. Et l’objectif de l’acteur, réalisateur et scénariste de 57 ans est clair. Il veut revisiter son film sorti en 1995, devenu un véritable classique du cinéma français, pour en souligner son caractère actuel et intemporel et montrer que finalement, « rien n’a changé ». Dans l’œuvre originelle, le spectateur suit l’histoire de trois jeunes résidents de la cité des Muguets, dans les Yvelines, lorsqu’une émeute survient suite au passage à tabac d’un jeune homme de seize ans par un inspecteur de police. Un thème qui résonne encore aujourd’hui.

« On n’est pas juste là pour continuer à faire vivre un film qui fait partie de notre culture », explique Mathieu Kassovitz lundi 9 septembre, au micro de France Inter. « Le contexte social existe toujours malgré tout. Il y a encore des bavures policières », souligne le réalisateur, qui indique avoir officialisé son projet de comédie musicale deux jours avant la mort du jeune Nahel, tué par un policier. « Si on dit que rien n’a changé, c’est que malheureusement il y a encore des bavures policières et des problèmes dans ces quartiers », insiste-t-il.

Cette comédie musicale, mêlant danse, cinéma, rap, théâtre et spectacle vivant, selon le descriptif proposé par La Seine Musicale, entend donc plonger le spectateur dans une « ride » à travers Paris et sa banlieue. « On est là pour respecter ce que l’on a créé il y a trente ans, une réflexion sur la violence, sur la relation entre le citoyen, la police et l’État, une réflexion aussi sur la haine et l’amour », ajoute Mathieu Kassovitz pour France Inter.

Mêler comédie musicale et cinéma

Cette comédie musicale a également pour objectif de faire « dialoguer la scène et l’écran ». Pour l’occasion, quatorze tableaux inspirés du film mais repensés par Mathieu Kassovitz, seront diffusés sur un système de projections, couplés avec les décors et surtout avec la performance des comédiens sur scène. Alexander Ferrario interprétera le personnage de Vinz, joué dans le film par Vincent Cassel, Samy Belkessa interprétera le jeune Saïd, rôle originellement campé par Saïd Taghmaouï et Alivor incarnera Hubert, anciennement joué par Hubert Koundé. Au total, ce spectacle doit mobiliser une trentaine de danseurs, chanteurs et comédiens.

Une bande-son originale

Mais cette comédie musicale, qui sera jouée un peu partout en France, promet aussi une bande-son originale, qui fait le lien entre les années 1990 et aujourd’hui. Une quinzaine de chansons ont été conçues. Mathieu Kassovitz a par ailleurs révélé avoir travaillé avec du « beau monde ». « On a des anciens: Akhenaton, Oxmo Puccino, Tunisiano. On a Mercer, qui fait un remix de Bob Marley. On a The Blade. On a Mathieu Chedid avec Angélique Kidjo, Chico des Gipsy Kings » a-t-il dit au micro de France Inter ce lundi. « Il y a des trucs spéciaux », a-t-il ajouté. « Youssoupha nous a écrit deux morceaux (…), les plus violents du spectacle. On a des chansons d’amour, de l’électro, de la chanson, du rap hardcore. »

« Répondre à toutes les questions »

Enfin, avec cette comédie musicale, le réalisateur promet de « répondre à toutes les questions » que peuvent se poser les spectateurs, après avoir vu le film de 1995. « Vous voulez savoir qui titre sur qui à la fin ? Qui tire le dernier coup ? Vous avez la réponse dans le spectacle. On va répondre à toutes les questions (…) Pourquoi Vinz n’a pas de copine ? Pourquoi il n’y a pas de filles dans “La Haine”? Là, il y a la réponse », avait-il dit au journal La Provence , en février.