La détresse de Elena Congost, marathonienne malvoyante espagnole : « Ils m’ont disqualifiée pour avoir été humaine et avoir aidé mon guide »

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La séquence a marqué les spectateurs du pont Alexandre-III. Dimanche 8 septembre, dans l’une des dernières épreuves des Jeux paralympiques de Paris 2024, la marathonienne non-voyante Elena Congost a été forcée de ralentir, à quelques mètres de la ligne d’arrivée, pour venir en aide à son guide. A la peine, perclus de crampes, ce dernier – Mia Carol Brugera – a eu du mal à terminer la course, et manqué de s’écrouler, alors que son athlète allait franchir la ligne en troisième position, décrochant la médaille de bronze. Soutenu par la marathonienne, les deux ont terminé l’épreuve, 12 minutes 12 secondes après la vainqueure, acclamés par la foule.

Cette fin de course aurait pu rester comme l’une des ultimes belles images des Jeux de Paris 2024. Mais Elena Congost a été disqualifiée par les organisateurs, pour avoir brièvement lâché la corde qui la reliait à son guide au cours de ce rattrapage à deux mètres de la ligne d’arrivée. Dans cette catégorie T12 (avec une déficience visuelle), les athlètes sont attachés à leurs guides par une cordelette au poignet, et n’ont ni le droit d’être tractés, ni de « couper » ce lien.

« Dévastée », l’athlète catalane, a annoncé porter réclamation, avec le soutien du Comité paralympique espagnol, estimant la décision cruelle. Si elle a reconnu avoir enfreint brièvement le règlement, qui stipule que le guide et l’athlète ne peuvent lâcher la corde qui les relie tout au long des 42,195 km de la course, Elena Congost a insisté n’avoir agi « que par réflexe », sans la moindre intention de tricher.

« On ne m’a pas disqualifié pour tricherie, mais pour avoir été humaine et pour un réflexe qui se manifeste lorsque quelqu’un tombe, qui consiste à l’aider ou à le soutenir, a déclaré l’athlète, en larmes auprès des médias espagnols, après l’annonce de sa disqualification. J’ai lâché la corde pendant une seconde parce que la personne à côté de moi était en train de tomber et allait heurter le sol, tête la première. J’ai repris la corde et on a franchi la ligne d’arrivée. »

La concurrente suivante, la Japonaise Misato Michishita – qui récupère le bronze –, n’est arrivée que trois minutes après l’Espagnole, qui se défend donc d’avoir acquis un quelconque gain dans l’opération. « Quand il n’y a aucune aide, aucun avantage, que vous pouvez clairement voir que je me suis arrêtée net à cause de cette situation, argumente-t-elle. Mais tout ce que [les organisateurs] disent, c’est que j’ai lâché la corde pendant une seconde et qu’à partir du moment où j’ai lâché, c’est fini, il n’y a plus de retour possible. »

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