La cape ou le pouvoir du confort

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Son manteau de renard argenté négligemment posé sur ses épaules, Joan Crawford, altière, fait face à une armée de femmes qui, disons-le franchement, lui reprochent son peu de vertu. Dans Femmes, long-métrage de George Cukor sorti en 1939, l’actrice incarne Crystal Allen, vendeuse en parfumerie qui, en devenant l’amante d’un homme d’affaires, se met à dos l’épouse de ce dernier et ses riches amies. Dans l’une des scènes culte de ce film choral au casting entièrement féminin, Joan Crawford porte son somptueux manteau de fourrure comme une cape, dans laquelle elle se drape avant de faire ses adieux.

Si, dans l’inconscient collectif et sur grand écran, la cape a souvent été l’attribut de personnages sombres aux intentions pas toujours honnêtes – magiciens, sorciers ou vampires –, elle s’est aussi posée sur les épaules de quelques femmes fatales. Le cinéma se souvient encore d’Elizabeth Taylor, hypnotisante reine d’Egypte dans le péplum Cléopâtre (1963), vêtue d’une spectaculaire cape en or 24 carats. Modèle qui vaudra à Irene Sharaff, costumière de Liz Taylor sur le tournage, de recevoir l’Oscar de la meilleure création de costume (la cape sera, quant à elle, vendue aux enchères pour un montant avoisinant les 60 000 dollars en 2012, soit 46 500 euros de l’époque).

Les origines de la cape sont pourtant bien plus modestes. En usage dès l’Empire romain, où elle sert à se protéger du froid, elle est encore largement utilisée comme vêtement de protection à l’époque médiévale, passant du manteau à la couverture en fonction des besoins. Elle devient synonyme d’élégance, et surtout de pouvoir, lorsqu’elle est adoptée par les rois et les reines. Les souverains français étant particulièrement friands de la chappe, une version en velours bleu brodée de fleurs de lys revêtue lors de leur sacre.

Briller en société

C’est dans le courant des années 1920 et 1930 qu’elle devient un vêtement de mode, adoptée par les classes les plus distinguées qui la portent par-dessus leurs robes de bal. En 1938, Elsa Schiaparelli imagine un modèle en velours de soie noire, baptisée Apollon de Versailles, pour l’actrice américaine Elsie de Wolfe. La couturière s’est inspirée du bassin d’Apollon du parc du château. Les broderies de fils d’or, sequins et perles, sont un petit bijou de préciosité.

Longue ou courte en fonction des tendances, la cape devient alors un incontournable pour les femmes du monde qui cherchent à briller en société et qu’habillent Cristóbal Balenciaga ou Christian Dior. Aujourd’hui, son retour en grâce est autant le symbole d’une envie de confort que le retour à une certaine élégance.

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