La Banque centrale européenne, prudente, réduit son taux d’intérêt de 0,25 %

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La Banque centrale européenne (BCE) s’est contentée du strict minimum, jeudi 12 septembre. Elle a annoncé comme attendu une baisse de son taux d’intérêt directeur de 3,75 % à 3,5 %, après une première baisse de la même ampleur en juin, mais refuse de s’engager sur de prochaines baisses. « Nous restons dépendants des données économiques [à venir], note Christine Lagarde, sa présidente. Nous déciderons à chaque réunion, l’une après l’autre. La tendance pour les taux d’intérêt est claire, à savoir à la baisse, mais nous ne nous engageons ni sur la fréquence des baisses ni sur leur montant total. » Passant à l’espagnol en s’adressant au vice-président de la BCE, Luis de Guindos, elle ajoute : « Que sera sera. » (« Ce qui doit arriver arrivera »).

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Cette prudence reflète les tensions dans lesquelles est prise la BCE, entre une économie atone et une inflation pas encore entièrement maîtrisée. La première partie de l’équation est la conjoncture, particulièrement morose. La prévision de croissance de la BCE pour cette année en zone euro est désormais de seulement 0,8 %, légèrement en dessous de sa prévision de juin de 0,9 %. Mais surtout, derrière ce chiffre, se trouve une quasi-stagnation de l’économie intérieure. « La demande intérieure privée s’est affaiblie, les ménages consommant moins, les entreprises réduisant leurs investissements et les dépenses immobilières chutant », souligne Mme Lagarde. Le peu de croissance qui reste vient du commerce extérieur et des dépenses gouvernementales.

Cette quasi-asphyxie est une mauvaise surprise. Il y a trois mois, la BCE estimait que la hausse des salaires, de 4,3 % au deuxième trimestre, et le ralentissement de l’inflation, désormais à 2,2 %, permettraient aux ménages de retrouver un peu de pouvoir d’achat. Elle anticipait donc une reprise progressive de la consommation. Cela ne s’est pas produit.

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Ce n’est que partie remise, assure Mme Lagarde : « Nous pensons que la reprise va s’affermir avec le temps. » L’institution monétaire parie sur une croissance légèrement plus forte en 2025, à 1,3 % en zone euro. « On peut se demander si la BCE n’est pas trop prudente, étant donné qu’elle ne bénéficie pas de la même croissance qu’aux Etats-Unis et que l’inflation est déterminée par des facteurs mondiaux », s’inquiète Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN AMRO Investment Solutions.

Une situation paradoxale

Le problème, vu de Francfort, est que l’inflation n’est pas encore complètement maîtrisée. Certes, la hausse des prix en août (sur douze mois) était de 2,2 %, presque exactement l’objectif officiel de 2 %. Mais ce chiffre cache deux réalités très différentes. D’un côté, les prix des biens stagnent et ceux de l’énergie baissent. Mais, de l’autre, les prix des services continuent à progresser, à 4,2 % en août, une hausse par rapport aux 4 % de juillet. Mme Lagarde souligne notamment la forte progression des tarifs des tour-opérateurs et des assurances. Pour la BCE, dont le mandat unique est le contrôle de l’inflation à 2 %, ces tensions restent trop inconfortables pour aller vite dans la baisse de ses taux d’intérêt.

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