L’œil de l’INA : La Madrague, le paradis de B.B. et de ses animaux

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C’est dans sa célèbre propriété de Saint-Tropez que Brigitte Bardot a décidé de fêter ses 90 printemps entourée de ses chers animaux. En 1980, la maîtresse des lieux avait permis qu’une caméra, exceptionnellement, y pénètre. Madelen vous propose de voir ou de revoir ce reportage.

Brigitte Bardot fête aujourd’hui ses 90 printemps, mais ne veut pas entendre parler de cet anniversaire. Pour elle, il s’agit d’un jour comme un autre. Elle a prévu de le passer entourée de ses chers animaux, à la Madrague. Ses innombrables admiratrices et admirateurs ont rêvé, un jour ou l’autre, de visiter cette propriété. Voici plusieurs années, un matin, elle a découvert à l’entrée un car débordant de touristes allemands munis de « bons pour une visite de la maison » à l’en-tête du Club Méditerranée. Il s’agissait, bien entendu, faux vendus par un escroc immédiatement sorti des radars. À quoi ressemblent la maison et ses environs ? En 1980, B.B. a exceptionnellement ouvert ses portes aux caméras de la télévision. Madelen vous propose de découvrir ou redécouvrir les images d’un paradis qui fait partie de sa légende. 

Elle ne l’imaginait pas quand le 15 mai 1958, elle reçoit un appel téléphonique d’Anne-Marie, sa mère. Depuis plusieurs mois, elle aide sa fille dans la recherche de la villa de ses rêves, au bord de la mer. Notoriété oblige, les plus grandes agences de la Côte d’Azur se sont mobilisées pour la trouver. Selon le vœu de la star, elle doit lui permettre de vivre « les pieds dans l’eau ». Des biens lui ont été proposés, à Cassis, Juan-les-Pins et Bandol. Aucun d’entre eux ne correspondait aux critères demandés. « Je crois que j’ai trouvé exactement ce qu’il te faut, il faut que tu viennes d’urgence à Saint-Tropez, car elle est très convoitée», lui assure sa maman à l’autre bout du fil. Le problème, c’est que l’actrice est en train de tourner, à Paris, En cas de malheur, de Claude Autant-Lara, où elle donne la réplique à Jean Gabin. La seule solution, c’est de profiter de la pause du week-end pour faire un saut à l’autre bout de la France. Le samedi soir, elle prend le train de nuit pour Saint-Raphaël, où elle retrouve sa mère à la gare. Elles prennent la direction d’une adresse dont Brigitte entend le nom pour la première fois, la Madrague. Elle découvre alors une maison modeste, presque cachée sous un bougainvillier, entourée de canisses, de mimosas et de figuiers, avec une vue imprenable sur la mer. C’est ainsi que le dimanche 18 mai 1958, en début d’après-midi, elle se rend chez le notaire . Pour une cliente aussi prestigieuse, il a exceptionnellement ouvert son étude. L’acte d’achat de la propriété, avec ses meubles, est signé dans la foulée. 

Au fil des mois et des années, les incidents du quotidien comme une panne d’électricité ou des fuites d’eau, ainsi que les tentatives, toujours vaines, des paparazzi en quête de photos volées ne vont pas l’empêcher de faire de ce domaine, son paradis. Il devient , en même temps le refuge de ses chers animaux, à commencer par les chiens, les chats, les ânes et les chevaux. À l’aube de ses 40 ans, elle a décidé qu’elle leur consacrerait le reste de sa vie, et elle a tenu parole. En 1977, son combat contre le massacre des bébés-phoques sur la banquise a ouvert la voie à beaucoup d’autres. Elle s’est battue contre la vivisection, la souffrance des animaux destinés à la boucherie dans les abattoirs, la misère des refuges, ou la chasse aux tourterelles, avant de créer une Fondation, déclarée d’«Utilité Publique», le 21 février 1992, par le Conseil d’État. Une équipe a été mise en place pour son fonctionnement, mais cela n’a jamais empêché sa fondatrice d’en suivre, aujourd’hui encore et à distance, le fonctionnement quotidien. 

Sa croisade, assure-t-on souvent, aurait débuté en 1972 à Sarlat, en Dordogne, au château de la Mothe Fénelon dans un décor de Moyen Âge, pendant le tournage de L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise. Elle croise un après-midi une fermière tenant deux chèvres en laisse. L’une doit être vendue comme reproductrice ,et l’autre servie le dimanche suivant à l’occasion d’un méchoui familial. Ne supportant pas cette idée, Brigitte décide de sauver le bébé chevreau. Elle l’achète, le baptise « Colinette » et l’installe dans sa chambre, où il va dormir sur son lit. Le lendemain matin, elle annonce, à la stupéfaction générale, qu’elle met un terme définitif à sa carrière d’actrice. Son seul désir, désormais, c’est de se mettre au service de la protection animale. 

En réalité, le déclic s’est produit en 1957, dans le Midi, pendant le tournage du film Une Parisienne, réalisé par Michel Boisrond. Un dimanche, en allant déjeuner dans un restaurant, elle aperçoit sur la route un âne visiblement perdu. Il est apeuré, court dans tous les sens et, de toute évidence, il va rapidement finir sous les roues d’une voiture. Elle s’approche de lui, parvient à le calmer à force de caresses, et l’accroche, avec une ficelle, au pare-chocs de sa Simca décapotable. À l’arrivée, elle l’emmène dans la salle, lui donne quelques carottes et décide, à la fin du repas, de ne pas l’abandonner. L’hôtel où elle loge à La Colle-sur-Loup, ne disposant pas d’écurie, il va dormir dans le garage . Le lendemain matin, elle découvre dans le journal local un article où un habitant des environs promet une récompense à celle ou celui lui rapportant son âne, qui s’est enfui la veille ,ou a peut-être été volé. Elle lui téléphone immédiatement, le rassure et lui rapporte son cher compagnon. Bien entendu, elle n’a pas accepté la moindre somme. Sa vraie récompense est venue beaucoup plus tard. C’est en effet ce jour-là que, dans un coin de son esprit, sa passion pour les animaux a commencé à naître. 



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