L'inflation passe sous la barre symbolique des 2% en août, pour la première fois depuis trois ans

Bonne nouvelle pour les ménages : ce vendredi, l’Insee a annoncé que l’inflation était enfin repassée sous la barre symbolique des 2%, en août, sur un an, contre 2,3% un mois plus tôt. Un niveau qui n’avait pas été vu depuis trois ans, en août 2021. Le ralentissement de la hausse des prix observé depuis un peu plus d’un an se confirme donc, un peu plus vite que ce qu’imaginaient les statisticiens nationaux.

«Cette baisse de l’inflation s’expliquerait par le très net ralentissement des prix de l’énergie», précisent les statisticiens nationaux dans leur note. Les prix de l’électricité ont ainsi ralenti, de même que les prix des carburants : en fin de semaine dernière, le gazole était ainsi au plus bas depuis début 2022, et l’essence n’avait jamais coûté aussi peu cher depuis fin 2022, selon les données du gouvernement.

À l’inverse, certains prix ont accéléré ce mois-ci, comme ceux des services. «Cette évolution pourrait laisser penser que les hausses de salaires se répercutent de plus en plus dans les prix des services. Mais un “effet JO” temporaire peut également avoir été à l’œuvre, par exemple dans l’hôtellerie et les transports, avec par exemple une hausse des prix des hôtels à Paris ou des tickets de métro», analyse le cabinet Asteres dans une note.

Scrutés de près par les ménages, les prix alimentaires et des produits manufacturés continuent quant à eux d’augmenter au même rythme qu’en juillet, selon l’Insee. Les distributeurs l’assurent toutefois : les prix baissent un peu dans les rayons. «L’hyper-inflation est derrière nous. Mais cela ne se traduit pas de manière significative dans le caddie», a ainsi concédé le patron de la Coopérative U, Dominique Schelcher, ce vendredi matin. Les tarifs «vont continuer à baisser mais ils ne reviendront pas au niveau d’avant. Il faut couvrir l’augmentation des salaires», a-t-il plaidé. Même constat chez Lidl : «De façon générale, les prix baissent», a affirmé le vice-président de l’enseigne, Michel Biero, ce même jour.

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Après un pic entre mi-2022 et début 2023, qui avait conduit le gouvernement à multiplier les initiatives coûteuses pour apaiser les inquiétudes des Français, l’inflation était attendue à la baisse cette année. La tendance devrait se maintenir ou se poursuivre dans les mois à venir, selon plusieurs estimations. La France suivrait ainsi une tendance observée en Europe, alors que la hausse des prix est aussi repassée sous les 2% en Allemagne.

Dans leur dernière note de conjoncture, publiée en juillet, les statisticiens nationaux écrivaient ainsi prévoir une augmentation temporaire du taux cet été, «par effet de base sur l’énergie et en raison de hausses ponctuelles de prix des services de transport, pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris». Une observation qui s’est vérifiée le mois dernier. Puis, «sous l’hypothèse d’un cours du baril de Brent figé sur la période de prévision à 79 euros, l’inflation diminuerait en dessous de +2 % à l’automne et s’établirait à +1,9 % sur un an en décembre 2024». Le rythme est donc un peu plus rapide que prévu. De son côté, la Banque de France prévoyait dans ses dernières projections macroéconomiques que malgré des «à-coups», «l’inflation repasserait sous le seuil des 2 % début 2025 puis refluerait nettement au cours de l’année». Là encore, la bonne nouvelle est venue un peu plus tôt que prévu.