Judo aux paralympiques 2024 : pour ses sixièmes Jeux, Sandrine Martinet s’offre une médaille d’argent qui « vaut de l’or »

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Mais qu’est-ce qui motive encore Sandrine Martinet ? A bientôt 42, dont près de la moitié à arpenter les tatamis du monde entier, la judoka française s’est offert une nouvelle médaille, d’argent, jeudi 5 septembre, en finale du tournoi paralympique des moins de 48 kg en catégorie J2 (malvoyants).

En six participations aux Jeux, si elle s’est adjugée l’or à Rio, en 2016, la Montreuilloise avait déjà atteint trois fois la deuxième marche du podium : à Athènes, en 2004, Pékin, en 2008, et Tokyo, en 2021. Les Jeux de 2004 avaient marqué l’entrée du judo dans le programme paralympique féminin, seize ans après son arrivée chez les hommes, aux Jeux de Séoul.

« Autant les trois autres [médailles d’argent], je les boude un peu, car j’aurais pu faire mieux et j’avais quelques regrets sur les finales, mais pas sur celle-là », a-t-elle confié, à l’issue du dernier combat, contre la championne du monde en titre, Akmaral Nauatbek. La Kazakhe décroche, à 25 ans, son premier titre paralympique.

« Cela a été tellement dur d’arriver jusqu’ici, ce n’est pas de l’or, mais elle vaut de l’or », a relevé Sandrine Martinet, avant de participer à la cérémonie des vainqueurs, serrant sa médaille dans sa main pour bien en apprécier la valeur.

Si elle n’éprouve aucun regret pour cette finale, au cours de laquelle elle estime avoir « tout donné », cette mère de deux enfants reconnaît avoir souffert durant sa préparation. « On fait énormément de sacrifices, on est souvent absent de chez soi, je viens de passer un mois sans voir ma famille, insiste-t-elle. La préparation a été longue, douloureuse, difficile ».

Rare longévité

« Je pars une partie de la semaine pour aller à Paris m’entraîner à l’Insep [Institut national du sport, de l’expertise et de la performance ] et à l’Institut du judo, après je rentre à la maison et puis, il y a les stages, les compétitions », détaille la kinésithérapeute, installée dans le Mâconnais.

La multimédaillée fait partie des trois membres de l’équipe de France de judo (qui compte neuf qualifiés) invités à s’entraîner avec l’élite du judo tricolore. « C’est le cas aussi d’Hélios Latchoumanaya et de Nathan Petit, précise Antoine Hays, le directeur du para judo. La seule différence avec le judo, c’est la saisie du kimono. »

Au début de chaque séquence de combat, Sandrine Martinet doit installer une main à la manche de son adversaire, l’autre au revers. Des gestes répétés des milliers de fois par cette passionnée de sport née avec une pathologie appelée achromatopsie, une maladie génétique qui provoque une non-vision des couleurs et une extrême sensibilité à la lumière. Dans la cour de récréation, l’écolière s’essaye d’abord au football, puis découvre le judo à 9 ans. Rapidement, elle participe à des compétitions valides avant d’exceller dans le para judo.

« J’ai tout connu », dit-elle sans la moindre arrogance, tant il est vrai qu’elle construit une carrière d’une rare longévité, ponctuée de titres et de défaites ; de bobos anodins et de blessures rageantes, comme cette fracture de la malléole qui la prive de la finale des Jeux de Londres en 2012 ; de fierté pour avoir porté le drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo et avoir prononcé, avec Arnaud Assoumani, le serment des athlètes à celle de Paris 2024.

Palmarès unique

« Sandrine a un parcours exceptionnel, retient son entraîneur en équipe de France, Cyril Pages. Elle a su hisser son niveau d’exigence pour se maintenir au haut niveau, en puisant notamment sa force dans ses ressources à la fois mentales et physiques. » Elle envisageait d’arrêter après Tokyo, mais les changements de classification et de poids l’ont convaincue de reprendre du service. « On l’a accompagné du mieux possible, témoigne Antoine Hays, en montant une cellule avec une préparatrice physique, une, voire deux kinés ».

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Cette athlète au palmarès unique a pourtant dû batailler avant de vivre du judo. En 2022, elle rejoint l’armée des champions, au sein du bataillon de Joinville, qui lui assure un salaire stable. « Je ne sais pas pourquoi ça a été aussi compliqué d’avoir cette opportunité mais mieux vaut tard que jamais », sourit la licenciée du PSG Judo, qui peut compter aussi sur le soutien de sponsors, parmi lesquels Danone et le Groupe BPCE.

Dans cette nouvelle configuration, elle ne s’interdit pas, « si le corps suit », de prolonger l’aventure jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028 : « Le judo m’a apporté tellement de choses, humainement et sportivement, que je n’ai pas envie que ça s’arrête. » Voilà ce qui motive encore Sandrine Martinet.

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