Joël Andrianomearisoa fenêtre ouverte sur Madagascar

Partager


Révélé par La Revue noire , cet artiste qui navigue entre dessin, poésie, sculpture et architecture a représenté son île à la Biennale de Venise en 2019. Après avoir enchanté Chaumont-sur-Loire et parfumé Paris + by Art Basel avec Diptyque, il s’engage en faveur de la scène artistique de son pays.

Je suis entre Paris et Madagascar. Cette fois, dans ma maison dans les hauteurs de Tananarive, dans un quartier qui s’appelle Ambohipotsy – cela veut dire «le Mont-Blanc», où se trouve le palais de la Reine. J’ai une grande baie vitrée au premier étage. Je vois ma cour avec juste un arbre solitaire – ma volonté -, c’est un frangipanier. Je vois le paysage d’hiver de Tananarive au loin, plutôt gris. J’aime la fin du jour et ses couchers de soleil ardents. Le ciel est un peu triste dans la journée, mais le soir, il brûle, il est rouge vif. Une fenêtre, c’est un cadre photographique, un tableau, une porte vers l’imaginaire.

» Découvrez l’intégralité de F, Art de vivre


Hakanto Contemporary

Et aussi, un livre ou un carnet qui renvoie à ma passion des livres et à mon travail. C’est un regard fixe, mais aussi une page blanche sur laquelle on peut écrire des histoires, s’inventer des rêveries et des songes. La lumière change, les émotions changent de manière subtile. Je lis entre les mots, les objets, les architectures. Je scrute au loin comment la lumière évolue sur un bâtiment, j’imagine ce qui se passe derrière, à la manière de Georges Perec. Je suis plutôt un homme d’action mais, dans l’action, je contemple de multiples façons. Je travaille tout le temps, c’est-à-dire que je regarde et je scrute en permanence. Un geste, un regard, une texture, une couleur, l’ombre, une feuille qui bouge. Sur les remparts d’Aigues-Mortes à l’été 2021, j’avais posé une structure métallique, une énorme fenêtre, «la maison imaginaire»pour créer des cadrages du paysage, un détail du ciel ou des remparts.

Le dessin est rapide, fébrile, mais il découle de la contemplation et induit un long temps d’ajustement pour obtenir la justesse de la structure, suspendue par rapport au lieu historique. Mes livres d’aujourd’hui sont Le Journal du voleur de Jean Genet, Presque-Songes de mon poète malgache fétiche Jean-Joseph Rabearivelo (1901-1937) – dont j’ai accroché les vers, en blanc sur noir, à l’aéroport de Toulouse – et les Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes. Mon vocabulaire. Je suis par ailleurs le directeur artistique de la Hakanto Contemporary Foundation à Tana, lieu d’expérimentation pour les artistes, malgaches d’abord. Après quatre ans d’existence, avec la complicité de mon ami Hasnaine Yavarhoussen, nous ouvrons une autre fenêtre et un autre espace qui passe de 300 m2 à quasi 3 000 m2. Un hangar que j’ai totalement redessiné, intérieur et extérieur.»

Ouverture de la Hakanto Contemporary Foundation, au sud de Tananarive, depuis le 15 septembre. Hakantocontemporary.org



#Joël #Andrianomearisoa #fenêtre #ouverte #sur #Madagascar

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut