Joe Biden justifie son débat raté face à Trump en raison de ses nombreux déplacements à l’étranger

Le premier débat entre les deux prétendants à la Maison blanche en novembre aura laissé une image très dégradée de Joe Biden. Alors que ces partisans espéraient que cette confrontation avec Donald Trump allait effacer ou dissiper les inquiétudes sur l’âge et sur la santé intellectuelle du président démocrate âgé de 81 ans, c’est le contraire qui s’est produit. Sur les écrans partagés entre les deux candidats, alors que Trump apparaissait stoïque et souriant, Biden semblait avoir du mal à s’exprimer, marmonnant d’une voix rauque et malingre ou attendait bouche ouverte, les yeux perdus que son adversaire achève sa réponse.

Si au départ, l’entourage de Biden avait mis en avant un rhume, le président américain a avancé une nouvelle explication pour ces 90 minutes désastreuses lors d’une rencontre avec des donateurs démocrates près de Washington. Il a jugé que ce n’était « pas très malin » d’avoir « voyagé à travers le monde plusieurs fois » peu avant cette confrontation, et que cela l’avait amené à « presque s’endormir sur scène », en ajoutant : « Ce n’est pas une excuse mais une explication ».

Le président américain s’était rendu en France du 5 au 9 juin, puis en Italie du 12 au 14 juin, en enchaînant avec un déplacement de campagne en Californie. Reste qu’il avait pris par la suite pris six jours pour préparer le débat du 27 juin dans la résidence de Camp David, une période pendant laquelle il n’a pas eu d’activité publique.

Des démocrates le poussent vers la sortie

De nombreux démocrates commencent à s’interroger publiquement sur l’état de forme de Joe Biden en le poussant vers la sortie alors qu’il est toujours devancé dans les sondages par Trump.

« J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire », a écrit le Texan Lloyd Doggette, ce parlementaire démocrate qui est le premier à demander publiquement que le président jette l’éponge.

« Je pense qu’il est légitime de se demander s’il s’agit d’un simple épisode ou d’un état » durable, a lancé la très influente Nancy Pelosi, ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants, sur la chaîne préférée de Joe Biden, MSNBC. « La vérité, je pense, c’est que Biden va perdre face à Trump. Je sais que c’est difficile, mais je pense que le débat a fait trop de dégâts », a ajouté l’élue démocrate de l’État de Washington Marie Gluesenkamp Perez.

Pour autant, la vice-présidente Kamala Harris s’est dite « fière » d’être la « colistière » du président. « Joe Biden est notre candidat, nous avons battu Donald Trump une fois et nous allons le battre à nouveau », a-t-elle affirmé à la chaîne CBS News.

Ce mercredi, Joe Biden doit s’entretenir avec les gouverneurs démocrates du pays, selon l’agenda officiel de la Maison Blanche. « Nous aurons une saine discussion avec le président », a expliqué l’un d’entre eux, J. B. Pritzker de l’Illinois, mardi soir sur CNN. « Pour l’instant, Joe Biden est notre candidat, je suis 100 % derrière sa candidature, à moins qu’il ne prenne une autre décision, et dans ce cas nous échangerons alors tous sur la meilleure marche à suivre », a ajouté le gouverneur.

Qui pour le remplacer ?

Selon un sondage publié mardi par CNN, 75 % des électeurs interrogés jugent que le Parti démocrate aurait de meilleures chances en novembre avec un autre candidat que lui. Donald Trump est crédité de 49 % des intentions de vote au niveau national, contre 43 % à son rival, un écart inchangé par rapport au dernier sondage de ce type, mené en avril. La vice-présidente Kamala Harris, sans l’emporter, serait mieux placée, à 45 % contre 47 % pour l’ancien président républicain de 78 ans.

Le hic, c’est que Kamala Harris n’est pas très populaire et n’est pas parvenue pendant le mandat de Biden à s’imposer au sein de l’administration Biden et selon un sondage Economist/Yougov de juin, seulement 33 % des Américains estiment qu’elle est assez qualifiée pour être présidente.