JO – Handball : héroïques, les Bleues arrachent une nouvelle finale olympique

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Longtemps au bord de l’élimination, les championnes olympiques se sont révoltées pour battre les Suédoises en prolongation (31-28).

Envoyé spécial à Villeneuve-d’Ascq

Et soudain, la peur, le trac, la pression les lâchèrent. Empêtrées depuis 45 minutes dans un jeu brouillon, butant encore et encore sur la fabuleuse gardienne suédoise, les Bleues n’y arrivaient pas depuis le coup d’envoi. Sauvées par les prestations de leurs derniers remparts, Laura Glauser et Hatadou Sakou, impériales dans la cage tricolore. Et c’est quand tout semblait perdu, les rêves de finale et de potentiel doublé olympique, que la révolte a transformé les agneaux en lionnes. Pour une fin de match irrésistible, poussées par 26 500 supporteurs expurgeant à leur tour leur stress dans des cris primaux, entonnant Marseillaise sur Marseillaise pour ces filles admirables.

N’empêche, on a longtemps cru que les championnes olympiques allaient laisser échapper leur titre, comme les garçons la veille. À un quart d’heure de la fin, les Bleues étaient menées de quatre buts (17-21) et leurs difficultés à mettre leur jeu en place laissait craindre une nouvelle terrible et cruelle désillusion pour le handball français. Mais c’est alors, enfin, qu’Estelle Nze Minko et ses coéquipières enclenchèrent la révolte, le refus de rater la finale olympique devant leur public, dans le chaudron du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq (samedi à 15 heures).

Une Tamara Horacek retrouvée devant quand ses partenaires derrière asphyxiaient l’attaque des Nordiques. Pour parvenir à égaliser, à arracher la prolongation à 14 secondes du coup de sifflet final. Une prouesse au vu de leur manque de maîtrise et d’un arbitrage qui n’avait rien de maison, le sélectionneur des Bleues, Olivier Krumbholz, finissant même par écoper d’un carton jaune pour avoir manifesté son incompréhension quant aux décisions du duo germanique.

25-25, donc. Et une prolongation à sens unique. Euphoriques d’avoir évité de si peu le couperet, les championnes du monde deviennent inarrêtables, retrouvent leur talent, leur précision, leur énergie. Il était temps, à l’image de Pauletta Foppa, pivot d’habitude si présente et, d’un coup, transparente, absente, presque. Mais, lors de ces minutes supplémentaires, avec une Hatadou Sako aussi tonitruante que l’avait été avant elle Paula Glauser, dans les buts, les Bleues n’ont plus tremblé, pour s’imposer finalement 31 à 28 dans un stade Pierre-Mauroy sens dessus dessous, célébrant les héroïnes du jour, chantant pour elles quand elles dansaient pour lui. Libérées, heureuses, sauvées. Pour un grand ouf de soulagement du terrain au plus haut des vertigineux gradins de ce stade de football transformé en arène incandescente de handball. Une communion achevée par un clapping géant que n’auraient pas renié les malheureuses Suédoises.

Le moment d’oublier que la première période avait été plus que crispante. Un show des deux gardiennes. À chaque arrêt d’une Laura Glaser en lévitation répondait un stop de Johanna Bundsen. Onze arrêts chacune à la pause pour un score en faveur des Suédoises, menant 12 à 10. En attaque, les Bleues avaient rendu une copie proche de la catastrophe. Seulement 37 % d’efficacité face à la cage en bois, forçant leurs tirs pour trois ricochant sur les poteaux et d’autres s’égarant dans le filet de protection.

Des trous d’air qui auraient pu être fatals

On ne reconnaissait pas l’équipe de France si enjouée et précise, tout en maîtrise. À la place, un peu de panique, à l’image de Laura Flippes. L’arrière droite se signalait par trois ballons perdus et une réussite en berne aux tirs (2/4). Même la d’habitude si posée Estelle Nze Minko, capitaine exemplaire, en perdait ses repères et son calme (2/4 également). Emportée également par la pression, la pivot Pauletta Foppa (aucun but inscrit) ou Orlane Kanor (1/3). Un trac qui avait également englouti la meilleure buteuse française, Tamara Horacek, avec un affreux et piteux 1 sur 4 à la pause. Malgré la muraille Glauser, c’était donc tendu, rageant, exaspérant.

Et encore, le pire avait été évité avec ce trou d’air de la 12e à la 18e minute. Aucun but inscrit par des Bleues en panne totale d’inspiration pour passer de 4-2 à 4-7. Un 5-0 qui avait de quoi inquiéter. Et c’est Alicia Toublanc qui avait remis les Françaises dans le sens de la marche. Bientôt 9-9, l’orage semblait passé. Sauf que ce fut au tour des fautes de se mêler à l’histoire. Trois Tricolores écopaient, tour à tour, de deux minutes de frigo, pour laisser les Suédoises, pourtant brutalisées en demi-finale du championnat du monde, en décembre dernier, par ces mêmes Françaises 37 à 28, reprendre un peu d’avance avant le repos. 12-10 pour les filles du Nord à la mi-temps. Un avantage qu’elles ont longtemps conservé, le faisant fructifier jusqu’à + 4. Il restait alors un quart d’heure à jouer…

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