JO 2024 : pour la nageuse Ruta Meilutyte, « la Lituanie est comme l’Ukraine, fragile »

Partager

Le 30 juillet 2012, aux Jeux de Londres, Ruta Meilutyte marque l’histoire de son pays. La nageuse devient, à 15 ans, la plus jeune championne olympique de la Lituanie, tous sports confondus, en remportant le 100 mètres brasse. Dimanche 28 juillet, elle va participer, au complexe sportif Paris La Défense Arena, à ses troisièmes JO, quatre ans après sa suspension pour non-respect des règles antidopage.

Dans un entretien au Monde, Ruta Meilutyte, absente des Jeux de Tokyo en 2021, revient sur son retour réussi à la compétition, marqué par quatre nouveaux titres planétaires et un record du monde du 50 mètres brasse (discipline non olympique). Très active sur les réseaux sociaux, la « nageuse de combat » ne cache pas non plus son opposition au régime russe de Vladimir Poutine, arguant que l’Ukraine, comme la Lituanie, est menacée.

La Lituanie n’est pas réputée pour être un pays de nageurs. Pourquoi avoir commencé la natation ?

J’ai commencé à nager très jeune, comme tous les enfants de ma famille. Lorsque j’ai perdu ma mère, à l’âge de 4 ans, il m’a été conseillé de faire du sport. J’avais aussi quelques problèmes de dos, pour lesquels il était recommandé de nager. J’ai ensuite quitté la Lituanie, à 11 ans, faute d’infrastructures suffisantes, pour m’installer à Plymouth, au Royaume-Uni. Au début, c’était très compliqué d’être loin de ma famille, d’autant que j’étais très jeune. Mais quand j’ai obtenu mes premiers bons résultats, j’ai commencé à relativiser et à prendre du plaisir.

Après cela, vous avez éclos très rapidement. Qu’est-ce que ça fait d’être championne olympique à 15 ans ?

C’est une question qu’on me pose souvent. Rien n’avait changé, sauf que j’étais devenue célèbre. Il m’arrive de me dire que les choses auraient sans doute été plus simples sans ce titre et tout ce qu’il a impliqué, notamment ma dépression. Mais c’est aussi un cadeau d’avoir une influence sur les jeunes et d’inspirer les gens qui me suivent et me soutiennent. Je ressens tellement d’amour pour la petite fille que j’étais, qui s’est montrée si dévouée et qui a travaillé si dur pour réaliser son rêve. Elle m’inspire.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le basket en Lituanie, un symbole de liberté face à la Russie

Comment expliquez-vous votre contre-performance aux Jeux de Rio, en 2016 ?

Je n’avais que 19 ans et arriver en tant que tenante du titre aux Jeux olympiques nécessitait de bien gérer la pression. Je n’étais pas prête à l’assumer et il faut évidemment avoir une peau plus épaisse pour s’en rendre compte à ce moment-là. Je ne pouvais pas non plus me départir de ce que je ressentais et de toutes les attentes qui entouraient mes performances. Mes proches et mes supporteurs attendaient un nouveau titre. Or, dans l’eau, j’étais physiquement présente, mais je n’étais pas vraiment là. Mes mouvements n’avaient aucune cohérence. J’avais besoin d’une pause pour faire un point mentalement.

Il vous reste 56.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

#pour #nageuse #Ruta #Meilutyte #Lituanie #est #comme #lUkraine #fragile

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut