Aux Jeux olympiques, le football ressemble à cet invité qui arrive toujours en avance, mais très souvent les mains vides. Du moins pour la délégation française. Deux jours avant la cérémonie d’ouverture à Paris, l’équipe de France masculine commence son tournoi, mercredi 24 juillet, à Marseille (21 heures), face aux Etats-Unis avec un rêve secret : décrocher le sacre comme à Los Angeles en 1984, seul podium tricolore en cent vingt-quatre ans d’olympisme. « L’objectif, c’est d’aller chercher la médaille d’or, annonce le défenseur Castello Lukeba. Les JO sont une compétition unique. De grands joueurs l’ont déjà remportée, comme Messi et Neymar. »
Dans un grand élan patriotique, Kylian Mbappé a longtemps voulu imiter ses deux anciens coéquipiers au Paris Saint-Germain. Mais en football, les clubs ont toujours le dernier mot, et même le lobby d’Emmanuel Macron s’est révélé inefficace pour inciter le Real Madrid à libérer sa très chère recrue estivale. Un homme l’avait bien compris avant le président de la République : Thierry Henry. « La dernière fois que j’ai pris autant de rejets, c’était au collège », constatait le sélectionneur de cette équipe de France olympique au moment d’annoncer une première liste de 25 joueurs, le 3 juin.
L’ironie masquait mal son désarroi. Ce jour-là, l’ancien attaquant d’Arsenal avait encore dû barrer deux nouveaux noms vingt-cinq minutes avant le début de sa conférence de presse. « En France et à l’étranger, les clubs ont le pouvoir de dire oui ou non. Je m’adapte. » A sa prise de fonctions en août 2023, le champion du monde 1998 connaissait pourtant la règle du jeu : les JO n’entrent pas dans les dates de la Fédération internationale (FIFA), et les clubs ont tout pouvoir pour bloquer leurs joueurs.
Fiasco à Tokyo
Ainsi va le football olympique, seul sport à fixer une barrière d’âge chez les hommes pour que le tournoi ne fasse pas de l’ombre à ses propres compétitions. « La FIFA n’a jamais voulu que les meilleurs viennent, on a droit à une équipe B, C, D… Ça n’a aucun intérêt », peste, dans un entretien à Midi libre le 21 juillet, Michel Platini, quart-de-finaliste des Jeux en 1976 et ancien président de l’instance européenne du ballon rond (UEFA).
Mais même limité aux moins de 23 ans (avec le renfort de trois joueurs plus âgés), le vivier français aurait dû faire des jaloux. Malheureusement, Bafodé Diakité, Leny Yoro, Lucas Chevalier, Malo Gusto, Bradley Barcola, Warren Zaïre-Emery, Khéphren Thuram, William Saliba ou Mathys Tel seront absents à Marseille. Non exhaustive, cette liste a été complétée et terminée par la défection du milieu du terrain Lesley Ugochukwu, rappelé par Chelsea et remplacé par Johann Lepenant (Lyon).
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