JO 2024 : Elohim Prandi, le « bison » de l’équipe de France de handball

Partager

Six mois plus tard, on lui en parle encore. Sans doute en sera-t-il encore ainsi dans dix ou quinze ans, la retraite venue. A geste exceptionnel, estime éternelle. Qui sait ? Elohim Prandi rejoindra peut-être un jour le gotha de ces sportifs ayant donné leur nom à une figure de leur création, comme l’Américain Dick Fosbury (saut en hauteur), l’Autrichien Alois Lutz (patinage sur glace) ou le Tchèque Antonin Panenka (football) ? Seule condition : voir d’autres que lui reproduire le tir hors norme qu’il déclencha, le 26 janvier à Cologne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), en demi-finale de l’Euro masculin face à la Suède.

La sirène venait de sonner. Menée d’un but par la Suède (26-27), l’équipe de France de handball avait alors quasiment gagné… son ticket pour la finale de la troisième place. Il restait un jet franc à tirer, devant un mur infranchissable de six joueurs bras tendus. L’affaire était entendue. Et Prandi tira. De toutes ses forces. Mais surtout en plongeant sur le côté afin de contourner la fortification scandinave. La balle s’écrasa sous la barre du gardien Andreas Palicka. Un souffle de sidération traversa la Lanxess Arena, bondée de supporteurs suédois. On connaît la suite. Une victoire des Bleus en prolongation (34-30), puis un quatrième titre de champion d’Europe acquis aux dépens du Danemark en finale (33-31).

Aléa du calendrier, les champions olympiques en titre retrouvent leurs meilleurs ennemis danois, samedi 27 juillet, pour leur entrée dans les Jeux (21 heures, à l’Arena Paris Sud 6). Elohim Prandi y étrennera son nouveau statut, entre sauveur de la nation et artificier de service. Viral sur Internet, son shoot dévastateur l’a hissé sur « un petit nuage », dit-il en évoquant un état d’apesanteur et de « plénitude » qui commença juste avant l’allumage de la mèche. Il venait de s’emparer de la petite balle collante, à 12 mètres du but adverse, dans l’attente du coup de sifflet de l’arbitre. « J’étais dans ma bulle, raconte-t-il, je surfais sur mes émotions, sans stress ni pression, en pleine confiance. Inconsciemment, je savais que c’était le moment, “mon” moment, celui où je devais faire parler mon talent pour parvenir à la délivrance. »

Son tir oblige à changer les règles

Deux épilogues enrichissent aujourd’hui l’histoire. Premièrement, Elohim Prandi et Andreas Palicka n’ont jamais reparlé de ce but ébouriffant, alors qu’ils sont coéquipiers au Paris Saint-Germain (PSG), et même partenaires de chambre en déplacement. « Andreas est également mon ami, malgré notre écart d’âge [treize ans]. Je n’allais pas me vanter devant lui. Nous avons évité le sujet. » Deuxièmement, la Fédération internationale de handball a cru nécessaire d’ajuster sa règle du jet franc, à la suite de la contestation qui suivit le match – une complexe histoire de pied d’appui qu’il n’est plus possible de décoller désormais. « Cette clarification du règlement n’enlève rien à mon but, qui était bien valable », martèle l’arrière, dont ce n’était d’ailleurs pas le coup d’essai. En championnat de France, Elohim Prandi a marqué trois buts identiques : « Dont un, à Créteil, d’encore plus loin, et bien plus beau. »

Il vous reste 60.09% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

#JO2024 #Elohim #Prandi #bison #léquipe #France #handball

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut