Reçu quatre sur quatre. L’équipe de France de surf s’est fait peur lors des phases qualificatives des Jeux olympiques, sur la vague tahitienne de Teahupoo. Si Joan Duru et Vahiné Fierro ont su faire la différence pour se hisser tout droit vers les huitièmes de finale, le mana n’a pas été aussi bon pour Kauli Vaast et Johanne Defay, qui ont dû passer par la case repêchages, dimanche 28 juillet. Malgré cette étape en plus, le vent a finalement tourné en faveur des Bleus, leur permettant de poursuivre l’aventure au complet. Un soulagement.
Johanne Defay était la première à s’élancer au petit matin de ce deuxième tour de compétition. La veille, la Réunionnaise avait échoué après s’être blessée sur la première vague de la série. Le front en sang, la surfeuse avait procédé à un contrôle auprès de la « water patrol », en charge de la sécurité, et avait mis un casque avant de se replonger dans sa série, mais ses efforts n’avaient pas suffi pour faire la différence.
La tête casquée, cachant les quatre points de suture qu’elle avait reçus, la Française n’a pas ménagé ses efforts face à l’actuelle numéro 4 mondiale, l’Australienne Molly Picklum, lors des repêchages dimanche. Au terme d’un coude à coude haletant, Johanne Defay a finalement pris l’avantage grâce, notamment, à un joli tube.
« Hier j’ai dû me faire recoudre, après il a fallu faire tous les tests de commotion cérébrale que j’ai dû repasser ce matin pour être sûr, donc ça a rajouté un peu de stress, a-t-elle déclaré après sa victoire. C’était un petit peu difficile hier soir, j’ai eu un coup de mou, mais je suis repartie ce matin sur une vraie journée de guerre (rires). »
« Des heures dans l’eau à faire des séries »
Délivrance, aussi, pour le local Kauli Vaast, sorti samedi par le numéro 2 mondial, l’Américain Griffin Colapinto. Lors de cette journée de repêchage, le Polynésien a pris tous les risques face au Sud-Africain Matthew McGillivray, dans cette vague très technique qu’il surfe depuis qu’il est enfant. De grosses manœuvres en sortie de tubes lui ont permis de sceller l’issue de cette opposition, encouragé par les spectateurs présents sur les bateaux, à côté de la vague.
« Je suis super content, première série passée aux JO, s’enthousiasmait le Tahitien. J’étais ravi de retrouver les sensations dans la série, j’en ai profité, je me suis amusé, c’est le principal. » Le travail sur le long terme a payé pour celui qui ne vit qu’à 15 minutes en jet-ski de la vague de Teahupoo. « J’ai passé des heures dans l’eau avec Jérémy [Florès] et Vahiné [Fierro] à faire des séries, donc je me sentais plus à l’aise que d’habitude », rappelait-il avant de rejoindre son équipe.
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