JO 2024 : à la Plaine Saint-Denis, Salim Dabo, l’autre « maire »

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Salim Dabo veut marquer son temps, son quartier, sa ville. Dans les rues qui l’ont vu grandir, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), aux portes de Paris, le jeune homme de 25 ans est une petite célébrité. Au feu rouge, dans les cafés et les commerces, les enfants à trottinette, les clients du bistrot, les travailleurs qui sortent du métro et les parents qui font leurs courses, tous lui donnent du « bonjour Monsieur le maire » en lui serrant la main.

Il n’est pourtant pas un élu, il ne fait pas de politique, même s’il prend soin d’entretenir de bons rapports avec la mairie « officielle ». Salim Dabo a bâti sa crédibilité sur le terrain. « Le petit gars de banlieue » en qui la France « n’a pas voulu croire », le collégien dissipé orienté dans une classe spécialisée pour élèves en difficulté, « alors qu’[il] n’avai[t] aucun problème d’apprentissage », se retrouve aujourd’hui dépositaire de la « bonne tenue » et de la « bonne image » des banlieues pendant les Jeux olympiques (JO) de Paris 2024.

C’est du moins la mission qu’il s’est fixée. Salim Dabo fait partie de ces jeunes des quartiers populaires au parcours souvent chaotique qui décident un jour de « tout donner » pour leur ville et pour « cette jeunesse que le système met à l’écart de tout : des stages, des emplois et même des Jeux », déplore-t-il. Un rôle qui le pousse à s’imposer des responsabilités. « Pour l’Etat et les organisateurs, il s’agit avant tout de préserver leur vitrine des JO, explique-t-il. Mais, pour moi, il s’agit surtout de bien représenter la banlieue. »

« Il a une énergie incroyable »

C’est dans le quartier de la Plaine Saint-Denis que « Monsieur le maire » a ses bureaux, à quelques encablures du Stade de France, qui accueille les épreuves d’athlétisme. Dans ce coin très exposé du « 9-3 », où touristes, athlètes et habitants cohabitent le temps des Jeux, il veille au calme de la ville. Pas de violences, pas de débordements. C’est son objectif.

Salim Dabo n’a aucun rôle officiel, il ne perçoit pas un centime d’euro du Comité international olympique ni des pouvoirs publics. Il est à la tête d’une association baptisée Univers Project 93, qu’il a créée il y a deux ans à peine. Le temps de s’imposer comme l’un des interlocuteurs des services de l’Etat et de devenir « une inspiration pour les jeunes des quartiers », espère-t-il. Organisation d’événements culturels, sportifs et solidaires, soutien scolaire, accompagnement dans la recherche d’emploi, programme de mentorat, prévention des rixes… « On se mobilise pour que les jeunes croient en eux », résume-t-il. Comme d’autres l’ont fait pour lui.

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