Jeux paralympiques de Paris 2024 : médaillé d’or et d’argent, Tanguy de La Forest porte l’équipe de France de tir

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« Tanguy ! Tanguy ! Tanguy ! » Le chant des fans du carabinier français Tanguy de La Forest est en passe de devenir le tube de l’été à Châteauroux, dans l’Indre, où se disputent jusqu’au 5 septembre les compétitions de tir des Jeux paralympiques, au Centre national de tir sportif (CNTS).

Dimanche 1er septembre, le Français s’est adjugé l’or dans le concours du tir à la carabine à dix mètres couché (c’est-à-dire en appui sur les coudes), deux jours après avoir remporté l’argent dans l’épreuve debout (même arme, même distance).

Souvent placé, le Breton, qui n’était jamais monté sur le podium en cinq participations aux Jeux paralympiques, a donc doublement conjuré le sort lors de sa sixième tentative. Cela faisait douze ans, depuis le titre de Cédric Fèvre-Chevalier à Londres en 2012, qu’un Français n’était plus monté sur la plus haute marche du podium en para tir sportif.

Grâce à un final plein de sang-froid, au cours duquel il a obtenu à plusieurs reprises la note maximale (10,9 points, correspondant à un tir en plein centre de la cible), il a fini par décrocher le tenace Brésilien Alexandre Augusto Galgani et la Japonaise Mika Mizuta, l’invitée surprise de la finale. « Alors qu’il m’arrive parfois de faiblir sur la fin, rien ne pouvait m’atteindre aujourd’hui, j’étais transcendé », a confié Tanguy de La Forest, sur un nuage, en zone mixte après la remise des médailles.

Double chef d’entreprise

Le Breton revient de loin puisqu’il avait failli passer à la trappe le matin, terminant seulement à la septième place des qualifications (seuls les huit premiers sont qualifiés pour la finale). « Ça s’est joué sur un seul plomb, dit-il. J’ai eu le petit coup de chance qui m’a souvent manqué par le passé. »

Agé de 46 ans, Tanguy de La Forest souffre d’amyotrophie spinale infantile, une maladie génétique évolutive proche de la myopathie. Ses muscles sont si faibles qu’il ne peut ni marcher ni soulever une bouteille d’eau. Il se déplace dans un fauteuil électrique, qu’il commande grâce à un joystick. Pour tirer, il utilise un support avec un ressort qui lui permet de porter sa carabine.

Son handicap ne l’empêche pas de diriger deux entreprises : l’affaire familiale créée par son père, qui vend des objets publicitaires aux entreprises, et un cabinet de recrutement spécialisé dans les travailleurs en situation de handicap. Depuis 2017, il est aussi secrétaire général du Comité paralympique et sportif français (CPSF).

Sa vocation de tireur sportif date d’un concours de tir à la carabine remporté à huit ans lors d’une kermesse en Bretagne. En équipe de France, l’entrepreneur est un chef de file discret, davantage leader par l’exemple que par la parole. « Il apporte son calme et son charisme. C’est une locomotive pour le groupe », glisse Gilles Muller, le directeur technique national (DTN) de la Fédération française de tir (FFTir).

« Se frotter aux meilleurs »

La fédération, avec ces deux médailles, a déjà atteint l’objectif annoncé avant les Jeux. Une réussite qui ne doit rien au hasard. Depuis 2017, la délégation paralympique est gérée par la FFTir, et non plus par la fédération handisport, qui lui consacre un budget de deux millions d’euros.

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« Nous avons augmenté les effectifs, amélioré la détection, le suivi médical, l’approche technologique… Nous investissons autant sur un para tireur que sur un tireur valide », précise M. Muller. Inauguré en 2018, accessible aux personnes à mobilité réduite, pouvant accueillir 600 spectateurs, le CNTS s’est révélé un outil précieux pour la fédération.

L’une des clefs a été l’augmentation du nombre d’entraînements, de stages et de compétitions internationales auxquels les tireurs français sont invités à participer. « Avec les entraîneurs, nous avons fait le constat que si nous voulions des médailles, il fallait se frotter régulièrement aux meilleurs, et notamment aux Sud-Coréens », poursuit le DTN.

C’est lors de la coupe du monde de para tir organisée à Châteauroux en 2022, puis à celle de Lima, en 2023, que les résultats ont commencé à décoller. La sélection française est composée de neuf membres aux profils très différents. A l’image de Tanguy de La Forest, les leaders n’hésitent pas partagent leur expérience avec les plus jeunes. Un aspect important dans un sport à maturité tardive. Cinq Français présents à Châteauroux disputent leurs premiers Jeux.

Tanguy de La Forest sera de retour sur le pas de tir castelroussin mercredi 4 septembre pour l’épreuve de tir à la carabine sur 50 m couché.

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