«Je ne reviendrai pas en arrière» : ces parents qui fuient les supermarchés pour l’achat des fournitures scolaires

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TÉMOIGNAGES – Grâce aux sites spécialisés dans la rentrée des classes, mais aussi aux commandes groupées, s’occuper de la liste des fournitures scolaire est désormais… un jeu d’enfant. Et certains parents, soucieux de faire des économies, ne s’en privent pas.

Cartables, crayons, cahiers… La dernière semaine d’août n’est pas encore là que petits et grands se ruent déjà au supermarché, liste des fournitures à la main. Mais, si ce passage obligé de la rentrée constitue un rituel incontournable voire plaisant pour certains parents, d’autres peinent à cacher leur exaspération quand sonne l’heure de la traditionnelle corvée de fin de vacances. Trop longs, trop fastidieux, trop chers (210 euros pour un élève de 6ème selon le baromètre de l’association Familles de France), les achats de rentrée en supermarché n’ont plus la côte. Heureusement pour les parents récalcitrants, les solutions alternatives à la traditionnelle virée en grandes surfaces se multiplient.

Maman parisienne dans la quarantaine, Alexandra en avait assez de courir les magasins en quête de ce protège-cahier vermeille réclamé par la prof de français ou de cet agenda à la mode que ses filles ont aperçu sur YouTube. «On croit toujours que c’est rapide, mais finalement, cela bouffe toute la dernière semaine de vacances», soupire-t-elle. L’an dernier, pour la première fois, elle a utilisé une plateforme en ligne, Rentréediscount.com. «Le principe est simple: on rentre l’établissement de son enfant dans la barre de recherche du site et on retrouve directement la liste de fourniture demandée. Le site constitue directement le panier, mais l’on peut évidemment ajuster pour que cela colle au budget ou aux envies». Le tout est ensuite livré à son adresse. «C’est très pratique. Je ne reviendrai pas en arrière. Cela n’empêche pas, bien-sûr, de compléter avec des achats plaisirs et personnels au gré des promenades. Mais à Paris, où les vraies grandes surfaces sont rares et les prix dans les papeteries souvent très élevés, c’est une vraie solution pour soulager le pouvoir d’achat», estime-t-elle. 

Entre 50 et 70 euros d’économies

Si Alexandra admet ne pas conserver les différents tickets de caisse des rentrées précédentes, elle estime avoir gagné «au moins 50 euros», l’an passé, et «presque 70 cette année». «Bien sûr cela ne tient pas uniquement au fait que les articles sont moins chers sur le site que dans les papeteries ou supermarché, c’est aussi lié au fait qu’il est plus facile, en ligne, de résister aux caprices des enfants». Pas de risque, sur cette plateforme d’achat, de se retrouver avec un sac à dos à paillettes ou quinze surligneurs dans le caddie. «Je fais les courses sur le site avec mes enfants mais je trouve qu’ils sont moins dépensiers et moins insistants sur Internet. Et c’est plus facile de décocher un article sur un panier virtuel que de le retirer des mains de mes enfants dans un supermarché». Dans l’école de sa fille cadette comme dans le collège de sa fille aînée, les mamans sont nombreuses à utiliser cette astuce. «On se passe le mot», sourit la quadragénaire.

À l’échelle de l’Hexagone, ce mode de vente représenterait 20 à 25% des achats de fournitures pour la rentrée, estime Famille de France. Les établissements, qui renseignent les listes de fournitures sur le site, proposent souvent d’allouer une partie du prix total des commandes aux caisses de l’école. C’est le cas du collège Tomi Ungerer à Dettwiller, au sein duquel les écoliers sont invités à renseigner un code promo lors de la finalisation de l’achat. Pas de réduction à l’arrivée, mais l’assurance qu’un «pourcentage» sera versé à l’associations des parents d’élèves pour le financement de projets scolaires et périscolaires.

«Une manière de s’investir dans la scolarité de son enfant»

En ligne ou en magasin, les commandes groupées, autre mode d’achat alternatif pour la rentrée, sont également très prisées des parents d’élèves ces dernières années. Car, sur le papier, la commande à plusieurs n’emporte que des avantages : gain de temps, économies et meilleure cohésion entre les parents et les professeurs. D’autant que les papeteries jouent le jeu. Soucieuses de rivaliser avec l’attrait des plateformes d’achat en ligne, beaucoup proposent de réaliser des commandes groupées en vue de la rentrée scolaire. À Bédoin (Vaucluse), la librairie La Renarde propose aux parents d’élèves de réaliser des commandes groupées à partir de son site de vente en ligne. De très nombreuses marques sont disponibles, et les produits, pour peu qu’ils soient en déstockage ou en fin de série, sont souvent vendus à prix cassés. «Les tarifs sont dégressifs en fonction du nombre de commandes», commente la direction de l’établissement sur Facebook, à l’intention des parents d’élèves.

La commande groupée, «c’est du boulot»

Mais commande groupée ne rime pas non plus avec «solution de la facilité». Parce que contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce n’est ni l’Éducation nationale, ni l’établissement scolaire qui s’en occupe. C’est bien aux parents, réunis en groupe, de s’en charger. En général, les adultes bénévoles conçoivent des kits pour chaque niveau, kit qui doit être impérativement validé par les professeurs en charge de la classe. Viennent ensuite le devis et les négociations avec les fournisseurs. Là encore, les parents d’élèves en profitent souvent pour faire appel à un acteur de circuit court, comme dans ce collège privé Saint-Magloire, situé à Dol-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine, où le fournisseur en titre est une librairie-papeterie locale. Une fois que le devis est validé, les parents centralisent la livraison et remplissent eux-mêmes les sacs avec toutes les fournitures comprises dans le kit.  

«C’est du boulot», admet Tania, mère de quatre enfants, dont une petite fille de 12 ans. «D’une certaine façon, on fait un peu le travail pour que les autres parents n’aient pas à le faire», commente-t-elle lucide. Malgré cela, elle reste persuadée du bien-fondé de ce type d’achat. «Proposer des petits prix tout en soutenant un commerce de proximité, cela me semble gagnant pour tout le monde. D’ailleurs, la plupart des parents achètent le kit plutôt que de s’en occuper eux-mêmes». Pour Tania, cette mission bénévole offre également l’occasion de nouer un lieu plus étroit avec les professeurs de sa fille, qu’elle ne connaît pas encore, cette dernière entrant tout juste en classe de sixième. «C’est une manière de s’investir dans la scolarité de son enfant, et de rencontrer des parents d’élèves sympas, impliqués», s’enthousiasme-t-elle. Son seul regret : que la commande groupée fasse encore et toujours la part belle au neuf, alors que tant de fournitures scolaires pourraient se voir offrir une seconde vie. «Je suis également très partisane des échanges et des ventes de fournitures entre mamans en vrai, sur Facebook ou sur Le Bon Coin». De quoi donner des idées à tous ceux qui s’apprêtaient à prendre le chemin du supermarché… 



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