«Je l’ai récupéré dans un état lamentable» : son fils rentre de colonie couvert de bleus, elle porte plainte

Un coquard sous l’œil et des hématomes dans le dos, sur les bras et les jambes. Lorsque ce jeudi 29 août, Jean, 11 ans, descend du bus au retour de sa colonie de vacances à Camaret-sur-Mer, dans le Finistère, il porte ses lunettes de soleil. Sous ses yeux, sa mère découvre un bleu. Très vite, le garçon prétend avoir chuté. Mais la maman n’y croit pas un seul instant. 

Après avoir regagné le domicile familial à Oissy, à 20 km d’Amiens dans la Somme, elle constate lorsque son fils retire son pull d’autres blessures sur tout son corps. Selon nos confrères de France 3, elle décide alors de demander à l’un des animateurs une explication, qui lui répond ne pas savoir et la renvoie vers le directeur de la colonie. 

Coups de poing et de claquettes

Finalement, Jean se confie. D’abord à ses cousins, puis à ses parents, aujourd’hui séparés. Il raconte avoir reçu des coups de poing et des coups de claquettes. «Le troisième jour, ils l’ont forcé à se mettre à quatre pattes et ils ont essayé de lui baisser son pantalon. Il m’a dit que ses deux années de boxe lui ont permis d’esquiver, de se débattre et partir. Il est allé se cacher dans un buisson», raconte Cécile Lemaire, la maman, à nos confrères. Ce jour-là, Jean s’interdit d’aller dîner, et feint de dormir, pour ne pas être embêté davantage par ses bourreaux. Selon l’enfant, personne n’aurait remarqué son absence. Aussi, le garçon raconte à sa mère avoir évité quelques douches, pour ne pas croiser ses camarades qui l’y attendaient pour s’en prendre à lui. 

Pour Cécile Lemaire, la situation est inacceptable. Elle ne comprend pas qu’aucun animateur n’ait constaté et signalé la situation. «Bravo la com [communauté de communes, NDLR] et EJ’N [l’association Éducation jeunesse Aisne] de ne recruter que des bons à rien. Tu confies ton enfant à des gens soi-disant compétents à veiller sur lui et tu le récupères dans un état lamentable. Une honte», écrit la mère de famille sur Facebook, avant de joindre des photos des blessures de son fils. 

La communauté de communes se dit «choquée»

Contactée par Le Figaro, la communauté de communes de Sommes Sud Ouest, qui a mandaté l’EJ’N pour proposer un voyage aux enfants du territoire picard, assure avoir été informée de la situation après la publication de ce message sur les réseaux sociaux. «Nous sommes profondément choqués de ce témoignage et prenons cette situation avec le plus grand sérieux. Dès que nous avons pris connaissance de cette situation, nous avons contacté la famille concernée pour exprimer notre soutien et recueillir les premières informations», note la communauté de communes. 

Surtout, Cécile Lemaire s’en veut de n’avoir pas vu ni senti la détresse de son enfant. Durant le séjour, les enfants n’avaient pas le droit d’avoir de téléphone avec eux. Des nouvelles étaient alors quotidiennement relayées aux familles via une application, gérée par l’équipe animation. «On s’en est voulu sur le moment car on s’est dit, si on avait fait plus attention aux photos, on aurait vu et on aurait pu appeler. Mais on n’a pas pensé à zoomer…», confie Cécile Lemaire à France 3. La mère de famille indique avoir déposé plainte.