Italie : vers un report de l’âge de départ à la retraite à 70 ans pour les fonctionnaires ?

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La mesure, basée sur le volontariat, pourrait être incluse dans le plan budgétaire en cours de discussion de l’autre côté des Alpes. Mais celle-ci est fustigée par les syndicats.

Quand, en France, le Rassemblement national pèse pour abroger la réforme des retraites – proposant un départ à 62 ans au maximum -, son homologue de l’autre côté des Alpes opère lui un virage à 180 degrés. Après avoir défendu un départ à la retraite après 41 années de cotisations, sans tenir compte de l’âge, le gouvernement de la dirigeante de droite nationaliste Giorgia Meloni réfléchit désormais à le retarder, pour les fonctionnaires… à 70 ans.

Dans un entretien cette semaine au journal Corriere della Serra , le ministre italien de la Fonction publique, Giovanni Zangrillo, a en effet affirmé avoir discuté avec le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti de la «possibilité d’un maintien en activité jusqu’à 70 ans». «Sur la base du volontariat», a-t-il néanmoins précisé. Et accompagné d’un versement de primes pour cet allongement de leur carrière. Aujourd’hui, a rappelé le ministre, «les employés du secteur de la sécurité et de la défense partent à la retraite à 60 ans, tandis que tous les autres partent à 65 ans avec au moins 42 annuités et je ne sais plus combien de mois de cotisations, ou à 67 ans».

Une mesure dont les contours ont été un peu déformés de ce côté des Alpes par certains politiques. «L’extrême droite italienne veut la retraite à 70 ans», a par exemple affirmé sur X (ex-Twitter) la députée LFI-NFP Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale. «En Italie, une fois au pouvoir, les amis de Le Pen et Bardella veulent la retraite à 70 ans», a lui écrit le député Insoumis Manuel Bompard, coordinateur national de LFI.

«Transfert de compétences»

Pour les fonctionnaires italiens volontaires, ils passeraient ces années supplémentaires à réaliser des activités de tutorat et de coaching, ou bien à remplir des besoins qui ne pourraient pas être satisfaits autrement, selon le rapport technique du projet, qui concernerait les administrations jugeant stratégique de conserver l’expérience de certains salariés. Et ainsi permettre un «transfert de compétences» avec les personnels nouvellement recrutés. Le gouvernement italien dit en effet vouloir embaucher 350.000 jeunes agents publics d’ici 2025, après les 173.000 embauches de 2023, pour faire face au départ à la retraite d’un million de personnes d’ici 2030. Cette mesure de report de l’âge de départ garantirait «une charge sociale moindre» le temps du maintien en activité, soutient l’exécutif transalpin.

Elle pourrait être incluse dans le plan budgétaire en cours de discussions en Italie. Mais fait face au feu nourri des syndicats. «Cela me semble être une folie car nous sommes confrontés à la logique habituelle, celle d’utiliser les retraites pour gagner de l’argent», a fustigé le leader de la Confédération générale italienne du travail (CGIL), Maurizio Landini. «Nous ne pouvons pas imaginer demander aux personnes qui ont atteint l’âge de 67 ans de rester dans leur emploi, même si c’est présenté comme une option volontaire, a abondé le secrétaire général de l’Union italienne du travail (UIL), Pierpaolo Bombardieri. Elles ont le droit et le devoir de profiter de leur retraite après de nombreuses années de travail et je ne pense pas que les règles puissent être modifiées en cours de match.»



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