Israël : l’attaque iranienne « cauchemar dans le cauchemar » pour une société qui ne connaît guère la paix

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A Jérusalem, quand l’alerte de la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril a retenti, quand les coups de tonnerre de la défense antiaérienne chassant les projectiles iraniens ont fini de résonner dans le ciel, la ville a semblé se rendormir, comme si cette attaque massive, plus de 300 drones et missiles, le premier assaut direct de la République islamique d’Iran sur Israël, n’avait été qu’un mauvais rêve de plus, dans le cauchemar qui a commencé le 7 octobre 2023 avec le massacre commis par le Hamas.

Pourtant, les sirènes ont retenti au cœur d’une nuit inquiète. Les systèmes de défense de l’armée israélienne avaient été renforcés sur tous les fronts, Nord, Est et Sud. La réserve avait été appelée pour appuyer les défenses aériennes. L’armée de l’air restait en état d’alerte. Les autorités israéliennes avaient recommandé de faire des réserves de nourriture, et aux écoles de recommencer les cours en ligne, pour dimanche, jour travaillé en Israël – au grand désarroi des parents qui, de la pandémie de Covid-19 au massacre du 7 octobre, portent depuis quatre ans une charge inédite sur leurs épaules.

Mais les Israéliens ne se sont pas rués dans les supermarchés. Après l’attaque iranienne, nulle démonstration de joie dans les rues, ni manifestation de colère : dès dimanche matin, magasins et restaurants ont rouvert et tout le monde est revenu à son quotidien. Sur les huit kilomètres de la piste cyclable qui traverse tout l’ouest de Jérusalem, les joggeurs rattrapaient le temps perdu. Sur les réseaux sociaux, une plaisanterie a circulé : « Les champions du monde de l’angoisse existentielle se transforment en organisateurs de brunch. »

A Jérusalem Ouest, le 15 avril 2024.

« D’une part, les Israéliens sont habitués. Ils sont bombardés régulièrement, par le Hamas et le Hezbollah, explique Shmuel Rosner, chercheur au Jewish People Policy Institute. Quand c’est passé, on ne s’y attarde pas, parce que sinon on ne reviendrait jamais à la normale. D’autre part, personne n’a été tué. Il n’y a pas de raison de s’arrêter pour faire le deuil, ou pour suivre une quelconque histoire tragique. Après l’attaque, je me suis rendormi. Puis je suis allé au travail le lendemain. C’est tout. » Une jeune Palestinienne de citoyenneté israélienne, vivant dans les communautés bédouines du Néguev, dans le sud du pays, a été grièvement blessée par un shrapnel. Son état est stationnaire.

« Nous sommes prêts »

Le caractère inédit de l’attaque, le danger du déclenchement d’une guerre régionale n’ont pas bouleversé les Israéliens, qui vivent encore dans le présent du 7 octobre 2023. « Notre confiance en nous, notre sentiment de sécurité se sont effondrés il y a six mois, pas ce week-end, poursuit Shmuel Rosner. L’Iran, cette attaque massive, ce n’est qu’un événement de plus, un cauchemar dans le cauchemar. Mais nous sommes prêts. Chez moi, mon abri est déjà tout équipé. Pas besoin d’aller au supermarché pour faire des réserves. » Lundi 15 avril au soir, le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a déclaré qu’Israël va « riposter au lancement de ces si nombreux missiles, missiles de croisière et drones sur le territoire de l’Etat d’Israël ».

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