Insuffisance cardiaque : une campagne nationale pour apprendre à reconnaître les signes d’alerte

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L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique grave dont le diagnostic est souvent très tardif. Une campagne de communication et de dépistage est lancée pour améliorer le diagnostic et permettre d’éviter les pires complications.

La première campagne nationale de l’insuffisance cardiaque (IC) débute en France ce 12 septembre et se terminera fin décembre. À cette occasion, la société française de cardiologie a souhaité familiariser les Français avec cette maladie qui touche 1.5 millions de personnes dans l’Hexagone et fait, chaque année, 70 000 décès. Causée par une « fatigue » du cœur qui n’assure plus correctement le débit sanguin nécessaire au reste de l’organisme, cette pathologie chronique touche majoritairement les 60 ans et plus. Cependant en raison d’habitudes de vie délétères, comme le tabagisme, la sédentarité ou encore une mauvaise alimentation, son incidence s’accroît d’années en années chez les moins de 55 ans.

Son diagnostic reste souvent très tardif, augmentant ainsi les chances de complications graves, y compris de décès. On estime, qu’entre 400 000 et 700 000 personnes ignorent en souffrir. « C’est pourquoi il est indispensable d’apprendre à reconnaître les quatre signes qui permettent d’éviter les formes graves », souligne le Dr Thibault Damy, président du Groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathies (GICC) de la Société française de cardiologie lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 6 septembre.

EPOF : les quatre signes de l’insuffisance cardiaque

L’insuffisance cardiaque peut toucher une partie du cœur, le ventricule gauche ou le ventricule droit, voire les deux. « En raison du débit cardiaque insuffisamment élevé, le sang circule moins bien, un peu comme une rivière qui rétrécit, et a tendance à stagner », décrit le Dr Marc Villaceque, cardiologue à Nîmes, membre de la Société française de cardiologie. Cela crée un stress au niveau des autres organes de l’organisme qui ne reçoivent plus assez d’oxygène et d’éléments nutritifs habituellement transportés par le sang. Quatre symptômes, regroupés sous l’acronyme EPOF, se manifestent alors :

E pour essoufflement est le premier signe qui doit attirer l’attention. Il est lié à l’engorgement des poumons et se traduit d’abord par une simple gêne respiratoire. « Lorsque la maladie évolue, un véritable essoufflement se fait ressentir à l’effort modéré, par exemple au moment de monter les marches, et peut s’aggraver en se manifestant en position allongée au repos », explique Dr Benoît Lequeux, président du Syndicat national des cardiologues.  

P désigne la prise de poids, qui est due à la rétention hydrosodée. Ce un phénomène se produit lorsque les reins, ne recevant plus assez de sang, retiennent davantage l’eau et le sodium (sel) en entraînant une accumulation excessive de liquides dans les tissus corporels. « Il faut s’inquiéter lorsque la prise de poids est rapide, à raison de 2 à 3 kilos par semaine, sans changement du régime alimentaire», souligne le Dr Lequeux.

L’accumulation de liquide dans les tissus corporels conduit à l’apparition d’œdèmes, le 3e signe de l’insuffisance cardiaque. Cela se traduit généralement par des gonflements au niveau des membres inférieurs (jambes, chevilles) qui s’accompagnent d’une sensation de lourdeur. Des œdèmes peuvent aussi apparaître dans les poumons, en aggravant la gêne respiratoire.

Enfin quatrième signe, la Fatigue. Elle résulte de l’ensemble des dysfonctionnements induits par l’insuffisance cardiaque et se manifeste même lors de faibles efforts, voire au repos.

Se faire dépister gratuitement à partir du 12 septembre

Face à l’apparition concomitante de ces 4 signes, et a fortiori si l’on présente des facteurs de risques cardiovasculaires (hypertension, diabète, fumeur etc.) et en cas d’antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires, la consultation médicale s’impose. « Le diagnostic sera confirmé par le dosage d’un biomarqueur sanguin sécrété par les cellules cardiaques, le NT-proBNP, à l’aide d’une goutte de sang prélevée sur le bout du doigt », explique le Dr Benoît Lequeux. 

Des examens complémentaires pourront inclure un électrocardiogramme, pour mesurer l’activité cardiaque, une échocardiographie, pour visualiser les structures internes du cœur, ou encore une radiographie des poumons. « Il faut bien comprendre que, trop souvent, les 4 symptômes de l’insuffisance cardiaque ne sont pas reliés par les patients à un problème cardiaque, mais simplement à l’âge. Ce qui les conduit à ne jamais venir consulter, ou bien trop tardivement, souligne le Dr Damy. Or l’insuffisance cardiaque est une maladie chronique grave qui nécessite un traitement à vie. Et le dépistage précoce de ces quatre symptômes permet une prise en charge rapide qui réduit le risque d’une issue fatale », insiste le cardiologue. 

La Société française de cardiologie et le GICC invitent ainsi toutes les personnes souffrant de ces symptômes à venir se faire dépister gratuitement lors des journées de dépistages organisées dans 25 centres hospitaliers de France à partir du 12 septembre prochain. Un camion de dépistage se déplacera chaque jour dans l’un des centres lors d’une tournée de 26 jours afin de proposer tests de dépistages, brochures d’informations et pour répondre à vos questions. Afin de savoir à quelle date et dans quel centre de votre région vous rendre pour vous faire dépister, toutes les informations sont disponibles sur le site du GICC.  

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