Meta, la maison mère de Facebook, d’Instagram et de WhatsApp, est régulièrement accusée de ne pas en faire assez pour protéger les mineurs sur ses plates-formes. Après avoir multiplié les annonces ces trois dernières années sur cette épineuse question, l’entreprise américaine lance sur Instagram des « comptes adolescents », réservés aux 13-17 ans – les moins de 13 ans ayant théoriquement l’interdiction de s’y inscrire. Instagram est l’un des réseaux sociaux les plus populaires auprès des jeunes. Selon une étude de Mediametrie publiée en février, 66 % des Français âgés de 15 à 24 ans s’y connectent au moins une fois par jour.
Déployés à partir du mardi 17 septembre dans plusieurs pays (les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie) et d’ici à la fin de l’année en France et dans l’Union européenne, ces comptes, voulus plus protecteurs, seront imposés d’office à tous les mineurs utilisateurs de ce réseau social. Ils rassemblent plusieurs fonctionnalités, pour la plupart préexistantes mais jusqu’ici optionnelles, qui seront désormais activées par défaut et étendront le contrôle des parents sur l’utilisation de l’application par leur enfant. « On va un cran plus loin par rapport à ce qu’on proposait déjà, et à ce que l’industrie propose », déclare au Monde Capucine Tuffier, chargée de la protection de l’enfance chez Meta France.
Concrètement, les « comptes adolescents » seront privés par défaut – c’est déjà le cas pour tous les mineurs. Ils disposeront du niveau maximum de protection face à certains contenus jugés, par Meta, « sensibles » mais pas interdits, comme ceux montrant des personnes en train de se battre : ceux-ci ne s’afficheront pas. La version la plus restrictive de l’option « mots masqués », qui permet de filtrer les expressions offensantes dans les commentaires ou les messages privés, sera activée d’office. Les notifications seront automatiquement coupées la nuit, entre 22 heures et 7 heures. Et les restrictions concernant la messagerie seront étendues : depuis 2021, les adultes ne peuvent plus entrer en contact avec un mineur s’ils ne se suivent pas mutuellement. Désormais, cela concerne tous les comptes, adultes ou adolescents.
« Faciliter la vie des parents »
Du côté des parents, ceux-ci pouvaient déjà poser des limites au compte de leur progéniture, comme définir une durée quotidienne de temps passé sur l’application et des plages horaires spécifiques. Jusqu’ici, les adolescents recevaient alors une notification les incitant à quitter Instagram en cas de non-respect de ces règles. Désormais, l’accès à l’application pourra être purement et simplement bloqué durant certaines plages horaires ou au-delà d’une durée quotidienne d’utilisation, fixées par le parent. Pour cela, parents et enfants devront activer la « supervision parentale », dans les paramètres de leurs comptes Instagram respectifs.
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