Instagram : autorisation parentale, mots masqués… qu’est-ce qui change avec la création des « comptes adolescents » ?

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La riposte de Meta, maison mère d’Instagram et de Facebook, sera-t-elle à la hauteur des attentes de ses détracteurs ? Le réseau social, régulièrement accusé de mettre à mal la santé mentale et physique des jeunes, a annoncé la création de comptes spéciaux pour les adolescents de 13 à 17 ans, les moins de 13 ans ne pouvant normalement pas s’inscrire. Qu’est-ce que cela va changer en pratique ?

Pourquoi créer des comptes spéciaux ?

La colère des États monte contre le manque de régulation sur les réseaux sociaux. Une quarantaine d’États américains a porté plainte contre les plateformes de Meta en octobre dernier, leur reprochant d’amplifier les risques d’addiction, de cyberharcèlement ou de troubles de l’alimentation.

« Instagram crée une dépendance. L’appli conduit les enfants dans des spirales infernales, où on leur montre non pas ce qu’ils veulent voir, mais ce dont ils ne peuvent pas détourner le regard », regrette Matthew Bergman, l’avocat qui a fondé en 2021 une organisation pour défendre les « victimes des réseaux sociaux » en justice.

Il représente près de 200 parents dont ceux d’un enfant qui s’est suicidé « après y avoir été encouragé par des vidéos recommandées par Instagram ou TikTok ». D’autres dossiers concernent les cas de jeunes filles qui ont développé des troubles alimentaires graves. Auditionné en début d’année sur le sujet, Mark Zuckerberg avait présenté ses excuses devant le Sénat américain.

Comment fonctionnent les « comptes adolescents » ?

De nombreuses fonctionnalités existent déjà sur l’application, mais de optionnelles elles seront désormais programmées par défaut. Les comptes des utilisateurs âgés de 13 à 17 ans seront ainsi automatiquement privés.

Les plus de 16 ans qui souhaitent mettre leur profil en public, parce qu’ils veulent être influenceurs par exemple, le pourront toujours. Ils devront cependant obtenir en amont la permission de leurs parents. Une obligation valable pour les nouveaux inscrits, mais aussi pour les anciens.

De plus, les vidéos montrant des gens se bagarrer, considérées comme sensible par Meta, ne s’afficheront plus, relève Le Monde. L’option « mots masqués » automatiquement activée permettra de filtrer « les expressions offensantes dans les commentaires ou les messages privés ». Les majeurs ne pourront plus non plus entrer en contact avec un mineur s’ils ne se suivent pas mutuellement sur le réseau social.

Qu’est-ce qui change pour les parents ?

Le contrôle parental va être étendu et les parents pourront superviser les activités de leurs enfants et agir en conséquence, en bloquant l’application à certaines heures ou après une durée quotidienne d’utilisation par exemple. « C’est une mise à jour importante, conçue pour que les parents aient l’esprit tranquille », résume à l’AFP Antigone Davis, vice-présidente du groupe californien chargée des enjeux de sûreté.

Ils auront, de plus, l’accès à la liste des personnes avec lesquelles leur enfant a interagi dans les sept derniers jours, et pourront voir le nombre de contacts qu’ils ont en commun, sans pour autant pouvoir lire le contenu des messages.

Quand les comptes seront-ils mis en place ?

Le système sera déployé à partir du 17 septembre dans plusieurs pays, dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni ou l’Australie. Il devrait être accessible plus tard en France, d’ici la fin de l’année, ainsi que dans l’Union européenne. Les comptes ados devraient s’étendre ensuite à d’autres réseaux sociaux comme Facebook.

Quels sont les risques de détournement ?

« Nous savons que les ados peuvent mentir sur leur âge, notamment pour essayer de contourner ces protections », remarque Antigone Davis. Désormais, si un adolescent essaie de modifier sa date de naissance, « nous allons lui demander de prouver son âge », ajoute-t-elle.

Mais si l’adolescent ment dès la création du compte, le contrôle sera plus compliqué. Meta refuse pour l’instant de contrôler l’âge de tous ses utilisateurs, au nom du respect de la confidentialité. « Si nous détectons que quelqu’un a certainement menti sur son âge, nous intervenons », précise Antigone Davis, « mais nous ne voulons pas obliger trois milliards de personnes à fournir une pièce d’identité. »

La dirigeante estime que le contrôle de l’âge serait plus efficace s’il avait lieu au niveau du système d’exploitation mobile des smartphones, Android (Google) ou iOS (Apple). « Ils disposent d’informations significatives sur l’âge des utilisateurs », argumente-t-elle, et pourraient donc « les partager avec toutes les applications utilisées par les adolescents ».



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