Inoxtag au sommet de l’Everest : « je ne vois pas où est l'exploit », se moque l’alpiniste Pascal Tournaire

«C’est du grand n’importe quoi !» Interviewé par BFMTV à l’annonce de la montée de l’Everest par Inoxtag, l’alpiniste français Pascal Tournaire avait expliqué que «ça n’avait pas d’intérêt et que c’était une catastrophe». «Je ne vois pas où est l’exploit», renchérit aujourd’hui le photographe de montagne dans L’Équipe , après avoir vu le documentaire Kaizen : 1 an pour gravir l’Everest, réalisé par le youtuber. «Inoxtag a du talent, du charisme, il ne triche pas mais il faut rappeler qu’un gamin et une gamine de 14 ans, un papy japonais de 83 ans ont aussi réussi à monter là-haut, explique Tournaire. Si on se donne les moyens, c’est accessible à n’importe quelle personne en bonne santé qui se botte un peu les fesses.» 

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Avec oxygène, Inoxtag décrédibilisé ? 

Mais au-delà du non-événement que constitue à ses yeux l’ascension d’Inoxtag, l’alpiniste se montre particulièrement irrité par le caractère «égocentrique» de la production. «Les trois quarts du film, c’est : “Regardez mon nombril” », ça ne va pas plus loin.» «Lors de mon ascension, j’avais passé cinq nuits à 8 000 mètres sans oxygène, j’avais trouvé ça extraordinaire», témoigne-t-il à propos de son expérience de 1990. Inoxtag, lui, a atteint le sommet avec assistance respiratoire, comme l’immense majorité des centaines de grimpeurs qui tentent l’expérience chaque année. Au point que l’alpiniste Benjamin Védrines avait expliqué que «gravir l’Everest avec de l’oxygène, c’est comme faire le Tour de France avec un vélo électrique». 

Pascal Tournaire se montre également très critique envers le message ambigu porté par Inoxtag. Le youtuber entend dénoncer la «surfréquentation» qui frappe le sommet et les problèmes environnementaux qu’elle pose. Le poids des déchets, détritus et autres instruments abandonnés dans la montagne depuis des années s’estime en dizaine de tonnes. Ce qui fait dire à Tournaire que le documentaire d’Inoxtag est «schizophrène». « Son film ne va faire que développer cet engouement stupide », déplore-t-il.